Stacey Kent - Photo THierry Garro |
À quatorze ans Stacey Kent découvre le père de la bossa nova, João Gilberto accompagné de Stan Getz. Elle tombe sous le charme de ces sonorités nouvelles venues du Brésil. Depuis, l'Américaine a traversé l'Atlantique et est devenue chanteuse de jazz. Elle a prêté sa voix élégante à un jazz classique puis avec son sax ténor de mari, Jim Tomlinson, friand de reprises brésiliennes, elle est venue se frotter aux mélodies de là-bas avec Brazilian sketches.
Cinq albums solo plus tard, elle arpente de nouveau les terres brésiliennes en allant à la rencontre de Marcos Valle, grand musicien carioca. En 2013, ils livrent Ao vivo, un album live enregistré à Rio de Janeiro pour les cinquante ans de carrière du chanteur aux longs cheveux blonds.
Toujours sur les traces de la musique de "sa région de coeur", elle signe un nouvel album, en hommage à la bossa nova, The Changing Lights. À sa voix sensuelle viennent s'ajouter les compositions de son mari et complice musical. Entre des morceaux originaux signés du Japonais Kazuo Ishiguro, du Français Bernie Beaupère et du Portugais Antonio Ladeira, elle y glisse des reprises.
Du jazz intimiste
Stacey Kent emprunte aux plus grands de la musique brésilienne à commencer par Tom Jobim et son One note Samba / Samba de uma nota só, composé pour l'album de Stan Getz et Charlie Byrd. Délicatement la chanteuse nous conte l'histoire de la bossa nova, genre révolutionnaire né au début des années cinquante au Brésil de la plume de Vinícus de Moraes, des partitions de Tom Jobim et de la voix de João Gilberto. Entre Samba et cool jazz, on se perd dans des airs chaloupés.
Un univers dans lequel Stacey Kent arrive à nous transporter, un demi-siècle plus tard, et où elle nous amènera ce soir à Uzès avec sa touche en plus de jazz intimiste qu'elle a toujours composé à deux, accompagnée de son mari. Jim Tomlinson fait pleinement partie de sa musique et vice-versa. On se rappelle leur complicité sur la scène du palais Longchamp lors de la 13e édition du festival Jazz des Cinq Continents à Marseille.
En 2006, un des albums de son mari auquel elle participe reçoit le BBC jazz Award du meilleur album. Récompense qu'elle avait reçuten solo comme meilleur vocaliste quatre ans plus tôt. Les Anglais ne s'y sont pas trompés et les Français ne sont pas en reste. Deux de ses albums ont été disques d'or en France : The Boy Next Door et Breakfast on the Morning Tram.
Elle revisite la musique brésilienne
Comme une preuve d'amour pour ce public, elle a célébré en 2010 le répertoire français en chantant dans notre langue avec Raconte-moi... Encore une fois, des reprises et des compositions originales avec lesquelles cette Américaine francophone nous prend par la main et nous raconte des histoires, les nôtres.
À 46 ans, après 17 années de carrière à jongler entre les langues de sa voix jazzy, elle revisite la musique brésilienne qui l'a tant influencée. À Uzès, elle interprétera ce soir son album The Changing Lights, sur des airs entre jazz et bossa nova.
Stacey Kent aux Nuits Musicales d'Uzès. Ce soir, à 22 h, cour du Duché. 40€. 04 66 62 20 00
Celine Maguet La Provence du 31 juillet 2014
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