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dimanche 1 novembre 2015
L'indomptable Patti Smith à l'Olympia (Le Figaro)
La chanteuse américaine célèbre les quarante ans de son album Horses trois soirées durant, dans la mythique salle parisienne. L'occasion de redécouvrir le parfum du New York des années 1970.
Les années n'ont en rien émoussé la passion de Patti Smith, qui sillonne l'Europe à la faveur du quarantième anniversaire de l'album Horses, son galop d'essai sorti en 1975. Réalisé par le Gallois John Cale, fondateur du Velvet Underground et parrain des débuts d'Iggy Pop, le disque avait alors révolutionné le rock. Avec quelques autres fortes têtes de la scène new-yorkaise (Talking Heads, Ramones, Television…), l'artiste allait précéder d'une poignée de saisons la déflagration punk. Quatre décennies plus tard, couverte d'honneurs et bénéficiant d'une reconnaissance unanime, Patti Smith est devenue un symbole de cette époque exaltée. Et Horses a les effets d'une fontaine de jouvence dans laquelle il est bon de replonger.
Patti Smith a commencé à rejouer le disque en intégralité en 2005, à l'occasion des trente ans de sa sortie. Elle l'a repris à la Salle Pleyel en 2011, peu de temps après la parution de son superbe ouvrage Just Kids, qui lui valut un succès public jamais atteint par ses autres albums. Dès les notes de piano en introduction de sa reprise de Gloria, standard rock composé par Van Morrison en 1965, un frisson parcourt l'assemblée. Avec leurs longs cheveux gris, Patti Smith et son guitariste Lenny Kaye ressemblent désormais à de vieux chefs indiens conviant le public à une célébration. Trois instrumentistes complètent la formation: Jay Dee Daugherty à la batterie, vétéran de 1975, Tony Shanahan et Jack Petruzzelli, à la guitare, à la basse et aux claviers. Habitée, Patti Smith chante mieux que jamais ces chansons écrites alors qu'elle n'avait pas encore 30 ans. Sur la longue improvisation Birdland, Lenny Kaye imite le chant des oiseaux à l'aide d'une pédale wah-wah.
Célébrer la vie et la liberté
Land, pièce centrale du disque, est exécutée à une cadence infernale qui dément les 68 ans de son auteur. Virevoltant sur la scène, chantant avec une intensité rare, Patti Smith harangue la foule. Au moment d'entamer Elegie, Smith rappelle qu'elle avait enregistré cette pièce en hommage à Hendrix dans le propre studio de ce dernier, Electric Lady, à New York. «Nous avons perdu beaucoup d'autres amis en quarante ans», dit-elle, citant les Ramones, Joe Strummer, Johnny Thunders, son époux Fred «Sonic» Smith, son ancien pianiste Richard Sohl, Lou Reed mais aussi Arthur Cave, jeune fils de Nick Cave, décédé accidentellement le 14 juillet dernier.
En seconde partie, Patti Smith reprend quelques-uns des succès de sa carrière, comme Because the Night ou People Have the Power, sur lequel elle exhorte l'assistance à célébrer la vie et la liberté. Elle laisse ensuite son groupe jouer un medley du Velvet Underground à la faveur des 50 ans de la formation du groupe et termine avec My Generation des Who, dont elle a changé les paroles à l'occasion. Au «J'espère mourir avant de devenir vieux», elle a substitué «J'espère vivre assez longtemps pour devenir vieille», qu'elle scande en arrachant une à une les cordes de sa Stratocaster, prouvant qu'elle ne sera jamais domestiquée.
Patti Smith à l'Olympia. 28, bd des Capucines (IXe). Tél.: 08 92 68 33 68. Du 20 au 22 oct. 2015 à 20h. Places de 40,70 à 60,50 €.
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