Bernard Lavilliers |
Propos recueillis par Jean-Marc Le Scouarnec
Bernard Lavilliers est un fidèle. Comme toujours c'est à Toulouse, au studio Deltour de son ami le musicien Georges Baux, qu'il est venu faire les premières prises de son de sa belle voix, profonde et puissante. Et puis la réalisation de son nouvel album «5 minutes au paradis» (titre ironique évidemment) l'a conduit à Bordeaux, chez Romain Humeau, et à Paris, en compagnie de Fred Pallem, Benjamin Biolay ou Feu ! Chatterton. Vendredi soir, au Zénith, Bernard Lavilliers sera précédé par Cyril Mokaïesh dont il aime l'énergie contestataire et le sens de la mélodie charnelle. Belle soirée en perspective.
Dans «Montparnasse-Buenos Aires», l'une de vos nouvelles chansons, vous citez les artistes que vous admirez. Et la littérature occupe une place centrale…
J'aime évoquer mes admirations : Cendrars, Borges, Neruda, Soutine. Quand je relis les nouvelles d'Hemingway, je suis incroyablement fasciné. «Les Cavaliers», de Kessel, les poèmes d'Aragon, c'est admirable. Plus je vieillis, plus je ressens ce qu'ils racontent. La poésie est éternelle. Je pourrais vous citer tant de vers de Villon. Par exemple : «Ruteboeuf» et «Que sont mes amis devenus ?»
Belle fidélité aux grands textes…
Je suis fidèle. Je ne me brouille pas avec les gens pour des conneries. A Toulouse, j'ai plein de potes : Georges Baux et d'autres.
Dans «Bon pour la casse», vous évoquez les licenciements express. Sentez-vous un changement chez Barclay depuis la reprise d'Universal par Vincent Bolloré ?
Je fais toujours ce que je veux. Ce qui est bon pour moi est bon pour l'entreprise, en termes d'image et de rentabilité. Je m'entends bien avec le numéro deux de Barclay. Ni lui Bolloré ni lui n'ont touché à une équipe qui gagne. Enfin, pour l'instant. De toute façon, je suis loin de tout ça. Ce sont plutôt mon manager et mon directeur artistique qui y sont confrontés. Et puis, on le sait tous, bientôt il n'y aura plus de CD !
Le disque se conclut avec «L'espoir», un duo avec Jeanne Cherhal. Pourquoi elle ?
Je la connais bien, je l'ai vue souvent sur scène. C'est une belle artiste. Elle m'a beaucoup impressionnée dans ses concerts piano-voix. J'aimais l'idée que ce soit elle, avec sa voix, avec son physique, qui chante : «Et si l'espoir revenait…»
Les albums hommages, à Souchon, à Fugain, à Barbara fleurissent. Que pensez-vous du phénomène ?
Eh ! J'écris encore ! Le sapin c'est pour plus tard. Ces disques, et la plupart des duos, ce sont des combines, des trucs bateau.
Bernard Lavilliers en concert au Zénith de Toulouse vendredi 16 mars à 20 heures. Première partie : Cyril Mokaïesh. Tarifs : de 39 € à 58 €.
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