samedi 16 septembre 2017

Joanne Shaw Taylor: Wild porte bien son nom

Quand Joanne Shaw Taylor  publie son sixième album studio intitulé "Wild", son public l'attend au tournant. L'artiste a atteint la trentaine, écrit quelques pépites montrant son potentiel et "La" question qui se pose: À quelle sauce va-t-elle manger nos oreilles?

Quand son agent a fait savoir que l'album en question serait enregistré à Nashville sous la houlette de Kevin Shirley quelques oreilles supplémentaires se sont dressées. En effet ce monsieur, par son travail de producteur, a permis à Joe Bonamassa d'éclore. Une référence.



La liste des musiciens qui ont participé à l'enregistrement de l'album est édifiante. Parmi eux il y a des collaborateurs réguliers de Joe Bonamassa comme le bassiste Michael Rhodes, le saxophoniste Paulie Cerra, le trompettiste Lee Thornburg et les choristes de l'album "Live At The Greek Theatre". La présence du guitariste Rob McNelley, quant à elle, n'est pas innocente. A ce moment là, les sentiments ont été partagés. Joanne Shaw Taylor n'a elle pas étouffée au milieu de cet amoncellement de talents? Quelle autonomie créative lui est il resté?

Après écoute, on se rend compte que le producteur a su mettre en valeur les qualités connues de Joanne Shaw Taylor et l’a faite progresser sur  certains aspects. Loin d’étouffer la personnalité de l’artiste cet album met en avant ses qualités de musicienne et d’auteur.

Sa voix a évolué. Roque et grave, elle sait l’adapter en au thème et au rythme de la chanson. Elle peut être dure et rêche, voire féroce comme Rory Gallagher sur "Get you back", ou émouvante et séduisante sur "Wild Is The Wind" ou "Summertime"  (Gershwin).

Son jeu de guitare aussi s’adapte mieux au rythme et à l’ambiance des chansons. Sans être en emphase, "In Chains" pourrait être considéré comme le chaînon manquant entre ZZ Top et Deep Purple. A contrario "No reason to stay" est épuré, tout en douceur.  Il pourrait être écouté comme un Dire Straits en plus soyeux. La guitare souligne le texte de façon très feutrée, par petites touches.

Ses précédents albums contenaient un peu de "remplissage". Dans celui-ci, chaque chanson a sa place et sa personnalité.

 Joanne Shaw Taylor, en tant qu'autrice, compositrice et musicienne a construit un album thématique. Elle y explore les différentes phases de la relation de couple de la séduction à la rupture en passant par les différentes étapes du bonheur. C’est ce fil qui relie les différentes chansons. L’émotion sue par les pores de cet album. C’est l’état d’esprit du blues. Il exprime par la musique et la voix les épreuves de la vie.

"Dyin' To Know", ouvre l’album et donne le ton. La chanson est rythmée et comporte des éléments de rock et de country On y ressent une influence de Stevie Ray Vaughan toujours présente sans être envahissante. Mais comme l'auteur de ces lignes a l'esprit de contradiction, la version présentée ci dessous est acoustique. Cependant, elle reste savoureuse car Joanne Shaw Taylor y déploie toutes ses qualités de musicienne.

Joanne Shaw Taylor - Dyin' To Know (Hendrix Flat Session)





"Get You Back"
,  est lui un morceau plus blues-rock. Le morceau  est très fluide. La voix roque de Joanne Shaw Taylor s’accorde parfaitement avec les instruments, piano et guitare qui assurent respectivement la rythmique et la mélodie. Le solo de guitare est sobre et pêchu.Cette chanson semble être faite pour la scène mais peu de vidéos circulent.

Joanne Shaw Taylor - Get you back





"Heart's Got A Mind Of It's Own” été co écrit par le regretté Leon Russell.. Dans cette chanson Joanne Shaw Taylor s’aventure dans un territoire musical qui n’est pas le sien. Du coup, l’ambiance sonore teintée de cuivres rappelle celle des albums du duo Joe Bonamassa et Beth Hart. «LA» marque de Kevin Shirley est indéniable.

Joanne Shaw Taylor - My Heart's Got a Mind of It's Own



Wild Is The Wind est un bijou. Arriver après Nina Simone et David Bowie, s’approprier cette chanson, comme le fait Joanne Shaw Taylor  est simplement fantastique. L’écouter provoque une émotion forte et physique.

Joanne Shaw Taylor - Wild Is The Wind





"Summertime" de George Gershwin referme cet album. Une chanson qui est un monument de la musique américaine interprétée, précédemment avec la beauté classique du style d'Ella Fitzgerald et l'énergie débridée de Janis Joplin pour ne nommer que deux monstres sacrés.  Joanne Shaw Taylor a surmonté ce qui pouvait paraître comme un obstacle difficile. Avec finesse émotion et douceur. Chapeau !

Joanne Shaw Taylor — Summertime





Dans une interview, Joanne Shaw Taylor a qualifié cet album d’ "un peu différent"… Oui, très certainement. C'est aussi plus qu'un peu excellent. De plus elle nous montre sa capacité à évoluer. Les fans attendent la suite avec impatience.



Wild (2016)


1
James House / Joanne Shaw Taylor

3:00

2
Ready To Roll
Rob McNelley / Gary Nicholson / Joanne Shaw Taylor

4:05

3
Get You Back
Gary Nicholson / Joanne Shaw Taylor

3:50

4
No Reason To Stay
James House / Joanne Shaw Taylor

4:49

5
Dimitri Tiomkin / Ned Washington

7:10

6
Wanna Be My Lover
James House / Joanne Shaw Taylor

5:08

7
I'm In Chains
James House / Joanne Shaw Taylor

3:52

8
James House / Joanne Shaw Taylor

4:00

9
My Heart's Got A Mind Of It's Own
Gary Nicholson / Leon Russell / Joanne Shaw Taylor

4:33

10
Joanne Shaw Taylor / Kim Tribble

3:39

11
George Gershwin / DuBose Heyward

5:33


Deluxe Edition - Extra Tracks:



12


5:02

13


3:26

Crédits
· ChoeursJade MacRae, Juanita Tippins, Mahalia Barnes
· BasseMichael Rhodes
·BatterieGreg Morrow
·Ingénieurs du sonRobert Artress, Zack Dewall
· GuitareRob McNelley
·ClaviersSteve Nathan
· ProducteurKevin Shirley
· SaxophonePaulie Cerra
· Vocals, GuitarJoanne Shaw Taylor











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