Au sommet de cet album, la voix de Madeleine Peyroux |
On l’appelait Bird, l’oiseau, et il a traversé le jazz comme un météore. Charlie Parker, saxophoniste légendaire, est mis à l’honneur par une pléiade de vocalistes de jazz qui s’emparent avec brio de ses compositions.
En 1955, à 34 ans, Charlie Parker quittait le monde. De sa trajectoire fulgurante restent ses enregistrements et son œuvre. Des compositions devenues des standards que le producteur Larry Klein a fait transformer en chansons, pour les confier aux vocalistes de jazz du moment.
Madeleine Peyroux, Melody Gardot, Barbara Hannigan, et deux jeunes chanteuses Kandace Springs et Camille Bertault chez les femmes ; Gregory Porter, Kurt Elling, Jeffrey Wright chez les hommes ; des musiciens de haut vol, dont Donny McCaslin au saxophone ténor, Ben Monder à la guitare et Mark Guiliana aux percussions : tous trois ont joué pour David Bowie. Un « casting all stars », brillant au point d’inquiéter les puristes qui possèdent les disques du saxophoniste de légende, et ne veulent écouter que « Bird », l’oiseau du jazz, dans ses œuvres.
« Un coup de projecteur avec la jeune génération »
D’autres goûtent les hommages multi-artistes dont Chet Baker ou Nina Simone ont déjà été gratifiés. « Ces artistes ont fait l’histoire, on leur redonne un coup de projecteur avec la jeune génération », explique Pascal Bod, responsable marketing des labels Blue Note, Verve, Impulse ! et Concord, chez Universal Music. « Ces grands vocalistes occupent le devant de la scène, tournent dans les festivals, débordent le cadre du jazz pour se rapprocher des artistes pop rock. »Ils réinventent la vie de Charlie Parker, une chanson par épisode. Melody Gardot reprend Scrapple from the Apple, devenu The King of 52nd Street pour évoquer New York, Gregory Porter emporte Yardbird Suite, le morceau qui a donné son surnom à l’artiste, Kandace Springs insuffle une joyeuse fraîcheur à l’aérien My Little Suede Shoes, devenu Live my Love for You.
Au sommet de cet album
Un diamant d’une incroyable pureté scintille au sommet de cet album. Entendre Madeleine Peyroux reprendre Ornithology qui devient Meet Charlie Parker, c’est être stupéfié par son chant clair et libre, son timbre follement sensuel, sa voix qui dialogue d’égal à égal avec des instruments virtuoses. Elle fait ressurgir toutes les sensations de la rencontre amoureuse, le frisson du début, les instants de grâce, l’émotion à fleur de peau, la nostalgie des moments précieux… Il est tout simplement sidérant de l’écouter rappeler, sans effort apparent, ce qu’est la musique. Juste une affaire d’hommes et de femmes capables de sublimer un instant leurs vies, juste une histoire d’amour.Nathalie Lacube , La croix, le 19.06.2017
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