Ana Popovic à Lomme : « Le public du Nord est particulièrement sensible au blues » (La Voix du Nord)

 Celle que les mélomanes surnomment la « Jimi Hendrix au féminin » fait dix dates en France au cours de ce mois d’avril. Avant sa venue, ces jeudi et vendredi, à Lomme pour deux concerts déjà complets au festival Jazz en Nord, la belle rockeuse serbe nous a accordé une interview.

 – Pensez-vous qu’en France, on soit plus sensible au blues-rock ?

« J’apprécie le public français qu’il soit du nord ou du sud. Je suis tombée amoureuse du sud de la France où j’ai une résidence à Cajarc, un endroit charmant, très simple et sans touriste. Nous apprécions la vie décontractée des Français. Mais le public du Nord est particulièrement sensible au blues. »

– Votre dernier album « Can You Stand The Heat ? » est plus funky et jazzy que les précédents. Est-ce une évolution de style ?

« Chaque enregistrement que je fais est toujours différent du précédent. J’aime partager quelque chose de nouveau à chaque fois. J’apprécie les différentes nuances de blues et je les pratique toutes au cours de ma carrière. Can You Stand The Heat est un mélange de funk old school, de musique de groupes afro-américains des années 70 comme War ou Mandrill et de blues soul funky des racines d’Albert Collins. C’est un mélange que je n’avais jamais réalisé auparavant mais qui était sur ma to-do list depuis plusieurs années. »

– Jouerez-vous sur scène l’instrumental « Ana’s Shuffle » et la reprise « Rain Fall Down » des Rolling Stones ?

– Ana’s Shuffle est une démo pour guitare blues, un morceau old school vraiment excitant, endiablé du début à la fin. Je voulais rendre un hommage et rappeler aux gens que si le blues est joué de cette manière, il peut encore être extrêmement entraînant ! Mon Rain Fall Down est groove très funky et empli de soul. À l’origine, c’est un morceau rock mais je l’ai toujours entendu comme une mélodie harmonieuse et groovy de la soul de Memphis. Pour Tribe, l’autre instrumental que j’adore jouer, beaucoup de slide guitare. J’y chante Nous pouvons changer le monde et la slide guitare est tellement puissante, la section cuivres explosive, que j’ai vraiment l’impression qu’on peut changer le monde. »

– Accordez-vous une place importante à l’improvisation ?

« Très importante. Chaque concert est différent. Lors d’une bonne soirée, je ferme les yeux et je m’élève, presque soulevée au-dessus de la scène et je m’exprime au travers de ma guitare. Je ne pense ni aux notes ni aux gammes. Rien d’autre n’existe, seulement mon groupe, mon instrument et la scène. »

– Avec qui aimeriez-vous ou auriez-vous aimé jouer ?

« Eric Clapton et ZZ Top. »

– Et un duo avec un musicien français ?

« J’ai toujours adoré jouer avec Paul Personne. Nous avons joué ensemble plusieurs fois et c’était toujours amusant. C’est un grand musicien. »