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mardi 7 avril 2015
Moussu T revisite l’opérette (La Marseillaise)
Moussu T e lei jovents a investi l’Eden-Théâtre de La Ciotat pour mettre à l’honneur l’opérette marseillaise. Ils seront au Dock samedi dans le cadre du festival Babel Med Music.
Soirs de fête à l’Eden Théâtre vendredi et samedi derniers à l’occasion de deux soirées spécialement concoctées par le groupe ciotaden afin de mettre en lumière un pan entier de notre patrimoine provençal. Les spectateurs pourront les retrouver ce samedi soir au Dock des Suds dans le cadre du festival Babel Med Music.
Un peu d’histoire en préambule. Par le biais de deux conférences proposées vendredi, avec l’intervention de Georges Crescenzo, l’auteur de La véritable histoire de l’opérette marseillaise et samedi sous la houlette de Pierre Echinard, spécialiste de Marseille, et du journaliste Jacques Bonnadier, auteurs d’ouvrages sur la culture marseillaise.
En fins connaisseurs de la Provence, derrière le ton jovial des deux compères, le public a pu remonter le temps, au gré des anecdotes et des petites histoires qui ont ponctué la vie du « théâtre musical chanté » dans la cité phocéenne jusqu’à son apogée pendant l’entre-deux-guerres. Opérettes auxquelles Vincent Scotto, Georges Villars ou René Sarvil ont donné leurs lettres de noblesse. Une joie de vivre mise en musique jusqu’à aujourd’hui, « le groupe Quartiers Nord se revendique de cet héritage au travers de son "2001 Odyssée de l’Estaque" ou "La pastorale mauresque", à l’instar de Moussu T e lei Jovents qui lui a consacrée son dernier opus », notent en conclusion les deux spécialistes avant de laisser la scène au groupe ciotaden.
Un disque conçu avec l’aide et la complicité des intervenants, « qui nous ont guidés dans la jungle de ce répertoire extraordinaire », tient à préciser le chanteur Tatou avant de prendre place au milieu de ses « collègues d’atelier » en bleu de Chine.
Des petits bijoux replongés dans l’aioli des Moussu T fait de banjo, de percussions et de guitare, rythmés par les galéjades et les blagues qui jalonnent ce spectacle cousu main. Aux premières notes, les spectateurs, assis pour l’occasion dans la grande salle de l’Eden, embarquent sur un pointu en direction du Vieux-Port, de Ma petite calanque, et même de Martigues, La Venise provençale, pour autant de balades au bord de l’eau et dans les collines, respirant une simple et précieuse joie de vivre.
Des paroles d’une surprenante actualité
Le propos se fait plus incisif à annoncer la reprise de Fais pas le couillon, enregistré en 1934, à la veille des élections, des paroles d’une très surprenante modernité, comme le relève Tatou. L’incontournable Au soleil de Marseille annonce la projection en clôture de la soirée du film éponyme. Une curiosité dégotée par les Moussu T. L’opérette créée par Emile Audifferd en 1936 a été mise en image l’année suivante par Pierre-Jean Ducis. Une comédie musicale - dont Hollywood n’avait pas le monopole - qui plonge le spectateur dans le quotidien des savonneries marseillaises et les entraînements et parties de football, à la fois cocasse, drôle et plein de charme.
Moussu T est actuellement en pleine tournée à l’occasion de la sortie d’Opérette, les afficionados pourront les voir ce samedi au Dock des Suds, dans le cadre du festival Babel Med Music.
Écrit par Sylvain Fournier La Marseillaise le vendredi 27 mars 2015
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