Ce qui me plait chez Roland Tchakounte, c'est qu'il travaille l'esprit de cette filiation entre la musique née de l'esclavage et l'évolution des musiques traditionnelles d'Afrique de l'Ouest. C'est sa force. Il fait de même avec son appropriation de la culture française depuis qu'il est installé et a acquis la nationalité française. En s’imprégnant de l'esprit des musiques du monde il enrichit sa créativité.
C'est comme çà qu'en lui on peut retrouver la poésie des pionniers du blues comme Robert Johnson ou Charley Patton, qu'il chante aussi dans sa langue natale le bamiléké.
Il y a un reflet entre le vécu des artistes américains soumis à l'exode rural qui les a mené à quitter les bords du Missippi et à remonter vers le nord des Etats Unis industriel symbolisé par Chicago et celui de Roland Tchakounté fils de paysan arraché à ses terres natales pour rejoindre la brutalité du monde urbain dans le ghetto de New Bell. Sans parler de la fracture liée à son émigration en France. Cela se traduit dans sa musique par une diversité d'approches musicales où l'ombre du griot flotte toujours derrière le bluesman et vice versa.
Mieux que les mots pour décrire ce musicien, je vous propose de découvrir sa discographie qui illustre plus de quinze ans de carrière.
Cet album rassemble aussi bien des balades bluesy et quelques incursions dans le rock. Les arrangements musicaux sont riches et variés. Les musiciens ne sont pas là uniquement pour soutenir la voix voilée et puissante du chanteur. Il y ont toute leur place dans des solos de piano ou de guitare qui prolongent l'ambiance des chansons.
Tous les titres ont une couleur différente. Cet album rassemble les sources d'inspiration de Roland Tchakounté
Un premier album européen d'une qualité rare pour un "auto-produit".
La voix de Roland Tchakounté, est grave et légèrement voilée. Profonde et poignante. Il s'accompagne de sa guitare acoustique pour tenir la mélodie. La dobro de son complice Mick Ravassat souligne les moments forts. Son jeu est tout en subtilité et en finesse, ainsi que ses superbes envolées. Les deux musiciens sont d'un complémentarité exemplaire.
Le résultat donne une musique qui est un baume fait pour panser toutes nos blessures. Dans cet album les onze morceaux dégagent autant de trésors qui génèrent autant d'émotions vraies que de plaisirs. Le tout généré par la beauté de la voix, des guitares, des mélodies, des ambiances et des sentiments.
Cet album reflète le chemin parcouru depuis trois ans. On y retrouve toute l'expérience acquise sur les scènes des festivals de blues. La musique s'électrifie et s'ouvre à de nouveaux univers. elle se teinte par moment de funk, de folk voire de pop.
Sa musique met du vague à l'âme et donne envie de partir. Mais où? C'est tout le bonheur de cet album où l'on ressent aussi bien l'Afrique que le Mississippi selon les chansons. Le rythme des percussions ou les pleurs de la guitare slide sont une invitation au voyage, à l'ouverture vers les autres, la rencontre et l'échange. Le voilà le véritable apport de Roland Tchakounté. Il sort le blues de la tristesse individuelle "My baby left me" pour entrainer l'auditeur à s'ouvrir aux autres.
Cet album nous fait quitter le sombre désespoir égoïste pour nous amener en pleine lumière à la chaleur du jour.
Blues Menessen est un album fabuleusement ouvert sur le monde dans son entier. Il commence comme un album de John Lee Hooker. Pulsation sourde, atmosphère lourde et rythmique moite, la présence du vieux bluesman en filigrane. Fan du Healer, Roland Tchakounté en revendique la filiation dès le premier morceau.
De chansons pleines de nostalgie en chansons pleines de vie avec même parfois un léger trait d'humour et quelques œillades vers Lenny Kravitz et Bob Marley sur "Soukouss Blues (Nyangsah)"
On saluera les accents purement jazz de "Sweet Melody ", "Nju Ne Bala" ou "Yuna" et ceux purement blues de "Yingue" mais aussi l'ouverture vers les sonorités du désert des "A Tchann" ou "Yoh Mama" et enfin le cachet fabuleusement world de "Chunzela" qui nous pose au beau milieu d'un triangle imaginaire tracé entre l'Andalousie, la Corse et le Mali. A la voix pleine de couleur de Roland, à la dualité extrèmement gracieuse de sa guitare acoustique opposée aux électriques de Mick et enfin à la finesse des percussions de Mathias s'ajoutent des arrangements fouillés que le trio a pensés de manière collégiale
"Ndoni" ("maintenant"en bamiléké) est un véritable roman en douze chapitres où se mêlent riffs bleus et senteurs africaines. Cette diversité se ressent dans le contraste entre l’ambiance électrique de "Fang Am", la composition qui ouvre les premières mesures de ce road movie, et un "Kemen" feutré dans lequel on perçoit en filigrane les mélodies peuls qui ont marqué l’enfance de Roland Tchakounté.
À mesure que se poursuit ce voyage onirique à travers l’Afrique et le Delta, sont évoqués le sort doux amer du Premier Continent (Farafina et Bouden Ndjabou), et plus généralement les méandres des sentiments universels qui nous animent et nous font vibrer, au-delà de la diversité des cultures humaines. Mais s’il cherche à comprendre les raisons invisibles de la souffrance (Mbak Tchan Yogsou Kidi), de la solitude (Adendja et Lana) ou de la peur (Chuboula), Roland Tchakounté dévoile également une facette inédite de sa personnalité en célébrant la force rédemptrice du sourire (Smile), le pouvoir de la liberté (Me Den Mbwoga) et la puissance de l’espoir (Anetchana).
Cet album ressemble à une clé de démarrage. Celle qui Ndoni (Maintenant) lance la dynamique pour construire demain. Il incite à regarder loin devant.
Voilà un album magnifique qui mérite notre respect.
Il y a un reflet entre le vécu des artistes américains soumis à l'exode rural qui les a mené à quitter les bords du Missippi et à remonter vers le nord des Etats Unis industriel symbolisé par Chicago et celui de Roland Tchakounté fils de paysan arraché à ses terres natales pour rejoindre la brutalité du monde urbain dans le ghetto de New Bell. Sans parler de la fracture liée à son émigration en France. Cela se traduit dans sa musique par une diversité d'approches musicales où l'ombre du griot flotte toujours derrière le bluesman et vice versa.
Mieux que les mots pour décrire ce musicien, je vous propose de découvrir sa discographie qui illustre plus de quinze ans de carrière.
- 1999: Bred Bouh Shuga blues
Cet album rassemble aussi bien des balades bluesy et quelques incursions dans le rock. Les arrangements musicaux sont riches et variés. Les musiciens ne sont pas là uniquement pour soutenir la voix voilée et puissante du chanteur. Il y ont toute leur place dans des solos de piano ou de guitare qui prolongent l'ambiance des chansons.
Tous les titres ont une couleur différente. Cet album rassemble les sources d'inspiration de Roland Tchakounté
Un premier album européen d'une qualité rare pour un "auto-produit".
- 2005: AbaNgo
La voix de Roland Tchakounté, est grave et légèrement voilée. Profonde et poignante. Il s'accompagne de sa guitare acoustique pour tenir la mélodie. La dobro de son complice Mick Ravassat souligne les moments forts. Son jeu est tout en subtilité et en finesse, ainsi que ses superbes envolées. Les deux musiciens sont d'un complémentarité exemplaire.
Le résultat donne une musique qui est un baume fait pour panser toutes nos blessures. Dans cet album les onze morceaux dégagent autant de trésors qui génèrent autant d'émotions vraies que de plaisirs. Le tout généré par la beauté de la voix, des guitares, des mélodies, des ambiances et des sentiments.
- 2008: Waka
Cet album reflète le chemin parcouru depuis trois ans. On y retrouve toute l'expérience acquise sur les scènes des festivals de blues. La musique s'électrifie et s'ouvre à de nouveaux univers. elle se teinte par moment de funk, de folk voire de pop.
Sa musique met du vague à l'âme et donne envie de partir. Mais où? C'est tout le bonheur de cet album où l'on ressent aussi bien l'Afrique que le Mississippi selon les chansons. Le rythme des percussions ou les pleurs de la guitare slide sont une invitation au voyage, à l'ouverture vers les autres, la rencontre et l'échange. Le voilà le véritable apport de Roland Tchakounté. Il sort le blues de la tristesse individuelle "My baby left me" pour entrainer l'auditeur à s'ouvrir aux autres.
Cet album nous fait quitter le sombre désespoir égoïste pour nous amener en pleine lumière à la chaleur du jour.
- 2010: Blues Menessen
Mick Ravassat à la guitare slide et Mathias Bernheim aux percussions ont retrouvé le griot pour l'accompagner dans un autre voyage. quand on écoute cet album, on voyage avec nos rèves.
Blues Menessen est un album fabuleusement ouvert sur le monde dans son entier. Il commence comme un album de John Lee Hooker. Pulsation sourde, atmosphère lourde et rythmique moite, la présence du vieux bluesman en filigrane. Fan du Healer, Roland Tchakounté en revendique la filiation dès le premier morceau.
La surprise vient après lorsque le blues cède du terrain, s'abandonne un peu et lâche la bride, en s'ouvrant sur d'autres instruments, d'autres figures de style. Foncièrement acoustique, Roland Tchakounté s'éloigne alors du Delta pour s'abreuver de la mélancolie africaine. Cet album est, paradoxalement, le plus éloigné du blues et en même temps c'est l'album qui sonne le plus purement blues. Une sensation de douche Ecossaise accentuée par des morceaux typiquement apparentés au genre et par d'autres beaucoup plus proche du jazz, de la world music ou même carrément de la polyphonie !
De chansons pleines de nostalgie en chansons pleines de vie avec même parfois un léger trait d'humour et quelques œillades vers Lenny Kravitz et Bob Marley sur "Soukouss Blues (Nyangsah)"
On saluera les accents purement jazz de "Sweet Melody ", "Nju Ne Bala" ou "Yuna" et ceux purement blues de "Yingue" mais aussi l'ouverture vers les sonorités du désert des "A Tchann" ou "Yoh Mama" et enfin le cachet fabuleusement world de "Chunzela" qui nous pose au beau milieu d'un triangle imaginaire tracé entre l'Andalousie, la Corse et le Mali. A la voix pleine de couleur de Roland, à la dualité extrèmement gracieuse de sa guitare acoustique opposée aux électriques de Mick et enfin à la finesse des percussions de Mathias s'ajoutent des arrangements fouillés que le trio a pensés de manière collégiale
- 2012: "Ndoni"
"Ndoni" ("maintenant"en bamiléké) est un véritable roman en douze chapitres où se mêlent riffs bleus et senteurs africaines. Cette diversité se ressent dans le contraste entre l’ambiance électrique de "Fang Am", la composition qui ouvre les premières mesures de ce road movie, et un "Kemen" feutré dans lequel on perçoit en filigrane les mélodies peuls qui ont marqué l’enfance de Roland Tchakounté.
À mesure que se poursuit ce voyage onirique à travers l’Afrique et le Delta, sont évoqués le sort doux amer du Premier Continent (Farafina et Bouden Ndjabou), et plus généralement les méandres des sentiments universels qui nous animent et nous font vibrer, au-delà de la diversité des cultures humaines. Mais s’il cherche à comprendre les raisons invisibles de la souffrance (Mbak Tchan Yogsou Kidi), de la solitude (Adendja et Lana) ou de la peur (Chuboula), Roland Tchakounté dévoile également une facette inédite de sa personnalité en célébrant la force rédemptrice du sourire (Smile), le pouvoir de la liberté (Me Den Mbwoga) et la puissance de l’espoir (Anetchana).
Cet album ressemble à une clé de démarrage. Celle qui Ndoni (Maintenant) lance la dynamique pour construire demain. Il incite à regarder loin devant.
Voilà un album magnifique qui mérite notre respect.
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire