Les deux artistes ont ouvert les festivités avec plus de 7000 spectateurs
Le parc a résonné sur la voix de Julian Marley, moment de grande intensité et d'énergie. Le fils de Bob a assuré. Photo Stéphane Duclet
Première soirée, premières notes de musique sur le parc de Drouille et premières émotions d'un public, qui se souviendra longtemps de ça. Ça, c'est d'abord Simeo, ses textes francs et drôles, sous la voix posée d'un musicien accompli. Seul sur scène. Ce n'est pas donné à tout le monde. "J'aime bien occuper l'espace, cela me laisse plus d'ouverture à l'improvisation".
Il n'est pas tout à fait seul d'ailleurs. Sa meilleure amie "la machine" l'accompagne dans sa tournée. Le talentueux musicien parolier joue alors de la boucle, comme d'un instrument de musique, il a le parc de Drouille à lui tout seulet sait très bien qu'en faire. "Peu d'éléments sont préenregistrés dans la machine. Tout se fait en live." Et parfois même, il inclue dans ses boucles, le public en folie.
Malgré une tournée de 80 dates dans les doigts, Simeo a assuré une première partie torride, offrant à Julian Marley, des spectateurs en transe. Chanson française en première partie de reggae? Pas si incohérent que ça. "D'abord, j'aime l'éclectisme. Ensuite, Simeo, que je suis depuis des années, a un passif en matière de reggae, ce mariage musical n'est pas un hasard", assure Philippe Parzy, programmateur. Alors le public lui fait confiance et franchement, il a raison...
Ça, c'est ensuite le grand, le charismatique, ce génie de Julian Marley. Là, c'est juste le feu sur scène. Comme une boule d'énergie positive qui déboule avec tout plein de choses à dire. Au moindre "rastafari" lancé au bord de la scène, une mer de dreads locks s'agite dans le parc. Phénoménal. Mais pas que des rastas d'ailleurs. Beaucoup de familles, des jeunes, des messieurs en costard sont venus écouter le message de Julian, un message de "justice, d'unité et d'égalité dans le monde." Voilà ce qu'il dit depuis qu'il fait de la musique. D'ailleurs, il ne se souvient pas quand il a commencé. "Ça a toujours fait partie de moi, comment cela pouvait-il être autrement." Les Manosquins ne s'y sont pas trompés, bravo Muzik'à Manosque.
Ce soir, Raul Paz
Ce n'est pas parce qu'il est question de musique cubaine, qu'il faut tout de suite y voir les cuivres, les danses et les bombas latinas de la salsa. Non. Si c'est ce que vous attendez de cette soirée, préférez rester chez vous ou donnez-vous la peine de la découverte.
Raul Paz, c'est autre chose. Il n'est pas salsero, il n'a pas le crâne rasé et il n'est même pas métis. Qu'a t-il de latin? Tout pourtant. Mais ce démon aux boucles blondes nous propose tout autre chose que l'attendu, le prévisible. Sa musique latine, sa musique natale, elle sent très fort la pop rock et la musique classique. Vous y voyez une objection? Tant pis. Car Raul Paz continuera de jouer ce qu'il est: un mélange de beaucoup de choses.
Il naît à Cuba où il étudie à l'Institut Supérieur des Arts de La Havane, ce qui ne l'empêche pas de traîner l'oreille sur les ondes américaines afin de se tenir au jus. Puis, très vite, il se met à écrire et à se produire notamment avec les illustres Célia Cruz et Tito Puente. La classe. S'en suit un long passage en France où il découvre encore d'autres styles; tel une éponge, Raul Paz absorbe tout ce qu'il écoute, se nourrit de tout ce qu'il voit. Sa signature est si multiple, qu'on aurait bien du mal à le ranger dans quelque catégorie que ce soit. Et c'est tant mieux. Aujourd'hui Raul Paz peut se produire où et quand ça le chante. Il se trouve que ce soir, c'est Manosque qui le chante, et c'est pour vous qu'il chante.
En guise d'"after", dans la fosse du théâtre de verdure, pour les danseurs annoncés: place à DJ Tounga.
Nadia TIGHIDET
Il passe aux voix du Gaou vendredi prochain avec 2 autres reggaemen Capleton et Toots!
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