« Il a fallu qu’on s’inscrive au fan-club officiel, pour avoir les places au plus vite. Bon, c’est 40 dollars l’inscription, et tu ne peux avoir que deux places. Comme on était trois, il a fallu en prendre deux… » Voilà ce que l’on peut trouver comme discussion sur les forums Internet à propos d’AC/DC, entre fans qui cherchent des places. Quand il aime, l’admirateur d’Angus Young & Co ne compte décidément pas : 40 dollars d’inscription plus la place oscillant entre 60 et 110 euros, ça chiffre vite…
Valeur sûre
Sauf que sur scène, les Australiens semblent être LA valeur sûre du rock : trouver sur la toile des comptes-rendus décevants relève de la gageure. Et ça n’est pas Fred, Arlésien de 30 ans et ingénieur du son, qui dira le contraire. Il s’apprête à les voir ce soir pour la 3e fois. Et lui aussi est passé par le fameux site de fans, pour aller les voir en mars à Barcelone : « Un pote avait carrément pris un jour de congé, récupéré toutes nos cartes bleues et il est passé par le fameux site du fan-club. Les places pour Bercy étaient parties en 5 minutes et on ne savait pas encore qu’ils joueraient à Marseille. » Et un tel engouement, ça date de quand ? « De 90/91. J’étais en colonie de vacances et il y avait un gros dur qui se la jouait métal. Un jour, il m’a prêté son walkman, dedans, il y avait AC/DC. C’était la première fois que je les entendais. Un peu plus tard, j’ai découvert une vidéo d’eux, avec Angus Young en short, je me suis dit "qu’est ce que c’est que ce truc ?" » Premier concert à Bercy en 96, Barcelone en mars, donc, et aujourd’hui, Marseille : « Avec un ami, on a eu l’info avant que ce soit officiel, on s’en est fait réserver deux tout de suite ! » Un fan, on vous dit. Et ingénieur du son, avec ça
« Je suis devenu ingénieur du son à cause d’AC/DC ! »
D’ailleurs, le professionnel, il en pense quoi, d’AC/DC ? « Je suis devenu ingénieur du son à cause d’eux : j’ai vu la VHS de leur concert au moins 150 fois, la guitare je me suis dit que pour moi, ça allait pas trop le faire, mais ingé son, oui. Tout est parti de là. Ils sont encore plus directs que les Stones. Avec eux, tu adhères tout de suite ou non. »
Mais, quand même, un groupe plus vieux que lui, il ne trouve pas ça ringard ? « Tu peux le dire de n’importe quel groupe qui dure. Mais eux franchement, non ! A part leur période 83/85 Fmisante, qui n’a pas du tout marché tout est bon. Et puis ils ont le sens de l’humour et du recul et ça les sauve. Si tu regardes la pochette de Wallbreaker, par exemple, il y a plein de trucs marrants, des trucs d’obsédés sexuels, mais toujours traité de manière drôle et subtile. Pour moi, ils n’ont jamais dévié de leur ligne, ils restent authentiques. Et ça, c’est franchement la classe. »
Pas une ride…
Mais au fait, il est plutôt Bon Scott ou Brian Johnson ? « Les deux. Faut pas oublier qu’entre Highway to Hell et Back in black, il ne s’est passé qu’un an. Le groupe a réussi à survivre malgré la perte de Bon Scott. Et puis les deux chanteurs ne jouaient pas pour le même public : Scott, il jouait pour les filles, Johnson, plus pour les kids. » Vous avez dit fan ? Et des comme lui, il y en aura 50 000 autres ce soir. Plus forcément kids, plus des jeunes filles non plus. Mais tous fédérés autour d’un rock qui, lui, ne semble pas prendre une ride.
RENO VATAIN
Article paru dans la Marseillaise du 9 juin 2009
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