mercredi 10 juin 2009

AC/DC, un train d’enfer

Rock. Il ne suffit pas d’avoir un public tout acquis à sa cause, encore faut-il le retourner. AC/DC a fait encore mieux que ça, hier au Vélodrome : il l’a emmené dans l’enfer rock, le vrai.


photo DR



Un jour, ils ne pourront plus faire ça. Mais en attendant leur date de péremption, qui semble avoir un train de retard, Angus Young et consorts continuent sur scène de mener un train d’enfer. Et hier soir au Vélodrome, la locomotive australienne a encore mis l’aiguille dans le rouge. A 21h pétantes, les écrans envoyaient un dessin animé où Angus, aux commandes de ce fameux train d’enfer, bataillait ferme avec deux jolies rockeuses, pour empoigner le manche… Explosions, premiers accords de Rock’n’roll train et 50 000 personnes embarquées d’un coup dans le même wagon. Marée de bras en l’air, un stade entier avec ses cornes rouges clignotantes bien vissées sur le crâne, dans un soleil couchant qui devait se demander qui venait jouer ce soir.

Angus Young et sa SG, une histoire d’amour


Qui ? Les inoxydables papys du rock, les rois du binaire, du riff à angle droit. Les seuls à pouvoir enchaîner les morceaux tous pareils sans avoir l’air ridicule : le guitariste rythmique est aussi sec qu’une momie, le bassiste moins mobile qu’un poteau, et le batteur soutient tout ce petit monde en fumant clope sur clope. Ajoutez un Brian Johnson et son éternelle casquette, arpentant l’immense avancée scénique et enfin, last but not least, le héros parmi les héros, Angus Young : vous avez sous les yeux la preuve vivante que le rock’n’roll vaut bien mieux que le Viagra.

Car enfin, il était bien question de puissance : celle du blues à l’ancienne, sur She’s got the jack, où le caméraman filme toutes les jeunes femmes à sa portée, l’occasion pour ces dernières d’exhiber leurs soutiens-gorge, Angus n’étant pas en reste : il conclut son strip-tease par un caleçon aux couleurs du groupe : seul moment où il daigne quitter sa fidèle Gibson SG (soit dit en passant, il doit être le seul guitariste de stade à ne jamais changer de guitare et ça, c’est la classe). Brian Johnson, quant à lui, s’agrippe à l’énorme cloche au-dessus de la scène, sur Hell’s Bells. Et le public de prouver qu’il a du répondant, à grands coups d’applaudissements sur Thunderstruck et son mythique riff tout en tapping.
Le clou du spectacle ? La poupée gonflable chevauchant la loco ? Les flammes infernales ? Non : le climax, c’était le quart d’heure de solo assuré par l’homme au short d’écolier, s’en allant exulter sur la mini-scène centrale au milieu d’un feu d’artifices de confettis, de cris, et surtout, au milieu de son public : un homme, une guitare, 50 000 personnes.
Devinez ce qu’ils ont joué au rappel ? Highway to hell, évidemment. Un hymne vieux de 30 ans qui n’a pas bougé. Et enfin, For those about rock, souligné aux canons. Le train d’enfer arrivé à son terminus, les passagers pouvaient clamer une dernière fois leur joie. Et surtout, rester bouche bée.

RENO VATAIN
Article paru dans La Marseillaise du 10 juin 2009

1 commentaire :

  1. un concert est prévu pour juin 2010 à Paris et Nice -->> http://www.forumonvaou.com/concert-acdc-france-juin-2010-t11.html

    pensez-vous que ce sera leur dernier concert?

    RépondreSupprimer