Article paru dans la Provence du 15 décembre 2008
La pluie battante se mêlait aux larmes de Christian Chiappini, hier matin, sur la route départementale entre Miramas et Saint-Chamas. C'est là qu'il y a tout juste un an, le 16 décembre 2007, son fils, Jimmy, perdait la vie dans un accident de moto injuste. Pour des raisons que son père cherche encore à comprendre, il a percuté de plein fouet ces arceaux de fer qui protègent les poteaux incendies placés en bord de route.
Les pompiers n'ont rien pu faire pour ramener à la vie ce jeune de 27 ans, papa d'un petit garçon, âgé alors de 18 mois. Depuis Christian Chiappini mène son combat contre ces bornes qu'il dit "criminelles", "et je le mènerai jusqu'au bout", clamait-il, hier, devant la trentaine de motards mais aussi les nombreux élus, les amis... serrés sous leurs parapluies, sur les lieux mêmes de l'accident.
Quelques mois après le drame, le boulanger salonais a vendu le commerce qu'il tenait, boulevard Michelet, depuis 32 ans et où, celui qu'il appelle toujours son "petit" travaillait à ses côtés. Il a pris son bâton de pèlerin pour sensibiliser les élus, les administrations, les associations à la dangerosité des bornes incendie :"On met des arceaux pour protéger les autos mais on ne pense pas aux motos".
Hier, sa manifestation en mémoire de Jimmy était un signe que sa longue croisade prend peu à peu forme. De nombreux maires étaient présentsà ses côtés, malgré la pluie battante : Frédéric Vigouroux (Miramas), Georges Virlogeux (Lançon), René Gimet (Saint-Chamas), Henri Pons (Eyguières), celui de Salon était représenté, le député Christian Kert avait fait le déplacement...
"Tous les élus que j'ai rencontrés m'ont entendu et apporté leur soutien", relevait Christian Chiappini, heureux également d'avoir eu le soutien de la Fédération des motards en colère, de la Ligue contre la violence routière, de la Prévention routière... A tous, il demande d'être les porte-parole de sa cause. Hier, alors que la pluie s'abattait sur la RD 10, Christian Chiappini présentait le prototype de balise en plastique qu'il voudrait voir remplacer les poteaux et les arceaux. Le principe est simple : la bouche incendie est enterrée et signalée par une balise rouge réfléchissante qui présente l'avantage d'être flexible.
Miramas, ville pilote?
Le maire de Miramas, Frédéric Vigouroux, a promis d'examiner la faisabilité d'un tel dispositif. C'est sur le territoire de sa commune que s'est produit l'accident mais Miramas n'a bien sûr pas le privilège de ces poteaux et arceaux qui ont fleuri partout en France. "Nous lancerons les études en 2009, s'est-il engagé. Il faut d'abord s'assurer que le dispositif répond aux exigences des pompiers et, dans l'affirmative, nous remplacerons les poteaux le long de la RD 10 entre Saint-Chamas et Miramas par ces balises."
Fort de ce soutien, Christian Chiappini cultive l'espoir que Miramas devienne une ville pilote en la matière et que, progressivement, elle serve d'exemple aux autres collectivités. "Je ne peux plus rien pour mon fils, glisse-t-il, mais pour les autres motards, je continuerai à me battre."
Claire Aybalen
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lundi 15 décembre 2008
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