En Bourgogne, comme en Turquie et bientôt en Iran, l’accordeur-restaurateur ramène des instruments à la vie
Début septembre, un drôle de manège prend place devant la salle Les Tilleuls, à Saint-Gengoux-le-National (Saône-et-Loire). «Pour l’instant, on va chercher le bestiau », commande le chef des opérations avec une pointe d’accent qui trahit ses origines franc-comtoises. Joël Jobé, la cinquantaine solide et souriante, ne laisse à personne le soinde porter le « bestiau » de 600 kg, un piano à queue sans lyre ni pieds qu’il tient à bras-le-corps, sanglé pour l’occasion. On pourrait le croire un peu cinglé, aussi, à l’entendre dire qu’il l’a «récupéré juste à temps pour lui sauver la vie» – en Suisse, à Sion, dans un ancien studio d’enregistrement qui prenait l’eau de toute part.