Le saxophoniste Kenny Garrett, légende du jazz, vient, avec son quintet, enchanter le Volcan le temps d’une soirée, le samedi 4 mars. Avec sa propre voix, il rend hommage à tous ses mentors comme Sonny Rollins.
Kenny Garrett est une légende, qui a joué avec d’autres légendes : Miles Davis bien sûr, mais aussi le pianiste Mulgrew Miller qu’il a côtoyé pendant plus de trente ans ou Pharoah Sanders, membre pendant un temps du Quartet de John Coltrane.
Il se reconnaît bien sûr de multiples influences pas seulement chez les saxophonistes John Coltrane, Charlie Parker, Sonny Rollins ou Wayne Shorter, mais aussi chez Dizzie Gillespie, Miles Davis ou encore le pianiste Donald Brown. « Tant de musiciens m’ont influencé. Parfois, je retourne dans le temps et j’écoute même Sidney Bechet ! Il y a des choses que l’on comprend parce que l’on a un autre point de vue dans sa vie. J’ai du respect pour ce que tous ces gens nous ont apporté. »
Depuis ses précédents albums Songbook (1997), Seeds from the Underground (2012), ou Pushing the Word Away (littéralement, « repoussant le monde ») sorti en 2013, Kenny Garrett rend souvent hommage à ses amis ou mentors avec lesquels il a croisé le fer... ou pas, imaginant ce qu’une collaboration aurait pu donner.
Kenny Garrett Quintet, "Happy People", April 1st, 2013, Jazz Club Hannover (Germany)
« Créer ma propre voix »
« C’est important de rendre hommage à ses aînés. Ils sont ceux qui nous portent sur leurs épaules. J’ai essayé de créer ma propre voix. » Mulgrew Miller dit d’ailleurs des compositions de Kenny Garrett qu’elles ont fait du son de son saxophone une véritable voix. « Mais il y a beaucoup de musiques qui m’ont influencé. »Il aime « toujours revenir en arrière et faire des références. Par exemple, j’ai écrit un morceau « J’ouvert » - qui signifie carnaval en créole - en hommage à Sonny Rollins. Les gens oublient et je veux qu’ils se rappellent qu’il a été très important dans ma vie, comme beaucoup d’autres et je veux l’exprimer. Sinon, ce serait comme dire qu’il n’y a pas eu Charlie Parker, ou John Coltrane. On repose tous sur les épaules de quelqu’un et c’est une continuité. Les jeunes ont besoin de savoir qu’il y a une histoire et sans ces musiciens, pas de possibilité de création nouvelle. »
Son œuvre n’est pas exempte d’une certaine spiritualité. Ainsi, il confie que son avant-dernier album, Pushing the Word Away, exprime la volonté d’aider les gens à atteindre leur potentialité. « Parfois, certaines choses tirent votre énergie dans la mauvaise direction. Il y a des chansons spirituelles, j’aime que les gens soient conscients qu’il existe un esprit supérieur. Ça s’entend dans ma musique parce que c’est ce qui me touche. » Son dernier album sorti en août dernier, Do your dance, véritable cocktail stylistique du rap à la bossa, fera sans doute partie du concert. C’est un monument qui vient au Havre, il ne faut vraiment pas le manquer.
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