Elles vrombissent à Marseille pour l'égalité des sexes (La Provence)

Elles veulent conduire leur vie comme leur deux-roues. Les Amazones de "Toutes en moto" ont célébré dimanche la journée des droits des femmes

Elles n'ont besoin de personne en Harley Davidson, en Honda, en Suzuki... Mais ce dimanche, les femmes de "Toutes en moto" (TEM) ont invité tout le monde, filles, garçons, couples en deux ou trois roues, en moto, en scooter, petite ou grosse cylindrée, à venir célébrer avec elles, dans un nuage de ballons roses, la Journée internationale des droits des femmes sur le parvis du Dôme (4e).

Avec un peu de retard sur le calendrier et une organisation parfaite, ces "bikeuses" ont ensuite défilé à travers la ville, conduisant leur moto comme elles conduisent leur vie : en femmes indépendantes ; avant de rejoindre l'auberge de jeunesse de Bonneveine, où l'ambiance musicale était assurée par le groupe Sunday morning drunkards.

La moto, un "monde de respect mutuel"

Pour la 8e année, cette manifestation a été organisée dans plusieurs villes de France, encadrée par des bénévoles de la Fédération des motards en colère 13. Une journée colorée, musicale et joyeuse conçue comme "une démarche citoyenne qui tend à rendre la société un peu plus juste en rappelant sereinement et sans polémique l'évidence de l'égalité des sexes", souligne la présidente de TEM. Cette manifestation permet d'abord de lutter contre un gros cliché : non, le monde de la moto n'est pas macho, au contraire : "Quand vous portez un casque, on ne sait pas si vous êtes un homme ou une femme, noir ou jaune, maigre ou gros. Un motard est un motard et chaque fois qu'on se croise, on se salue ! C'est ça le monde de la moto, un monde où le respect mutuel s'instaure naturellement", plaide Angélique. Motarde depuis 4 ans à Marseille, elle reconnaît toutefois qu'hommes ou femmes à moto ont souvent du mal à se faire une place dans la circulation.

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En moto, "c'est aussi leur liberté qu'expriment les femmes. Une image qui fait du bien dans une société où malheureusement on a l'impression que l'égalité des sexes régresse", estimait hier une participante, citant Simone de Beauvoir : "Il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devez rester vigilantes votre vie durant". Depuis 8 ans, les Amazones se chargent de nous le rappeler.