Fiesta des Suds: La Yegros entre tradition sud-américaine et électro (La Marseillaise)

Parmi les artistes invités de la 25e édition, le Dock des Suds accueille ce jeudi soir la chanteuse argentine qui combine élégamment folklore et modernité.

Son blaze a des allures porteño (habitants de Buenos Aires) rustiques. Le son prodigué quasiment tout autant. Finalement une forme de logique pour l’une des figures montantes de la cumbia argentine qui se produira ce jeudi soir au Dock des Suds dans le cadre de la Fiesta. Ou plutôt de la nueva cumbia. Car Mariana Yegros alias La Yegros mêle à cette musique populaire et traditionnelle née en Colombie - dont l’essence est extraite du croisement de la culture noire des esclaves, indienne et blanche à travers les colons espagnols - des sonorités bigrement actuelles, principalement à travers l’électro. On comprend mieux son admiration pour la chanteuse islandaise Björk, parangon du folklore sublimé dans une musique contemporaine et universelle.

La Yegros - Viene de Mi

Lancée sous le label argentin ZZK Records

« Ce qui me plaît le plus est sa capacité à se réinventer, de vivre librement et sans limites dans la musique. Elle transgresse les genres », justifie La Yegros. Sorti il y a quelques mois, son deuxième opus s’intitule Magnetismo afin de symboliser la relation profonde que la chanteuse, qui a étudié au conservatoire de Moron dans la métropole de Buenos Aires, entretient avec son public européen. Soit l’attraction entre deux hémisphères avec pour port d’attache « le tropicalisme argentin ».

Le magnétisme date de 2013 lorsque la nueva cumbia de La Yegros s’est propagée dans les oreilles des auditeurs du Vieux Continent par l’intermédiaire de son tube Viene de Mi. Une mélodie mélancolique assez rudimentaire et entêtante, axée autour du combo chant-accordéon-guitare. Un alliage aux accents cumbia plus que prononcés mais qui pourrait à certains égards rappeler également le chamamé, ce genre musical originaire de la région de Corrientes. Une province argentine frontalière avec celle de Santa Fé dont le centre économique se situe dans la ville de Rosario. Là où l’ex-coach de l’OM Marcelo Bielsa a vu le jour. « J’aime le football et comme beaucoup de monde en Argentine, c’est un passionné. Il a gagné le coeur des Marseillais. C’est une fierté pour nous en Argentine et je suis heureuse que l’équipe ait vibré avec lui », répond-elle lorsqu’on la questionne à ce sujet.

Autant dire que si elle montre autant d’entrain et de talent sur scène que l’idole de Rosario, elle devrait facilement mettre le feu sur la scène de la Fiesta des Suds.



Philippe Amsellem jeudi 20 octobre 2016