Certains voient en elle un Jimi Hendrix au féminin. Ana Popovic nous revient avec un triple album, "Trilogy" chez Verycords, qui nous emmène chacun vers les rivages qui lui sont chers: le funk, le blues et...le jazz. Un triple album de 23 titres qui confirme, s'il en était besoin, l'étendue du talent de la guitariste serbe qui a invité quelques amis comme Joe Bonamassa. Sortie le 20 mai.
Nous n'aurons attendu qu'un an. Avec son précédent opus "Can you stand the heat?", Ana Popovic nous avait un peu préparés à cette "Trilogy" qui arrive dans les bacs en ce mois de mai. L'album balançait déjà entre sonorités blues, funk et jazz. La blonde Serbe a donc franchi le pas en choisissant de nous offrir un triptyque dont chaque élément possède une identité musicale marquée.
Un projet qu'Ana Popovic avait en tête depuis quelques années. Il s'est affiné quand elle a enregistré en un temps record un album funk/soul à la Nouvelle Orléans. Comme il lui restait du temps elle a décidé d'enregistrer un album jazz et... dans la foulée un album teinté de blues.
L'idée de les réunir en une "Trilogy" s'est imposée naturellement. Pour cela elle a fait appel à la crème des producteurs habitués des Grammy Awards : Warren Riker (Carlos Santana), Tom Hambridge (Buddy Guy) et à l'un des producteurs les plus en vue de la scène jazz : Delfeayo Marsalis.
3 CD pour rythmer une journée riche en émotions musicales.
"Morning", le premier, s'ouvre sur les cuivres toniques d'une chanson qui annonce la couleur "Love You Tonight". Le tempo funk/soul est donné de quoi vous faire lever de votre lit sans traîner. Au fil des titres, la guitare d'Ana est de plus en plus présente avec la fluidité qui la caractérise.Juste le temps de ralentir la machine avec "Train" à bord duquel elle a convié un certain Joe Bonamassa pour un beau moment !!! Et la machine redémarre avec notamment le très dansant "Long Road Down", puis Ana est rejointe par Robert Randolph et sa pedal steel guitar sur "Hook me Up" qu'elle a écrit en pensant à celui que Rolling Stone classe parmi les 100 meilleurs guitaristes de tous les temps.
Puis il est l'heure du "Mid-Day" CD. On se dit que pour la pause déjeuner, on va pouvoir souffler un peu. C'est mal connaître la tonique Serbe qui nous accroche d'entrée avec l'implacable "You Got To Love".
Ana Popovic - You Got the Love
Ce rendez-vous à "Mid-Day" oscille entre le blues du très beau "Johnny Ray"; le funk de "Woman to love", la soul de "Let's do it again" et le rock débridé de "Who's Yo Mama" où Ana fait étalage de toute sa virtuosité à 200 à l'heure (titre enregistré en une prise), pour finir sur le chaloupé et reposant ""Wasted" qui nous amène en douceur vers "Midnight".
Le 3e CD de la trilogie est le plus étonnant puisqu'il nous embarque sur des rives jazzy. Ana Popovic concède que c'était pour elle le plus gros challenge. Il lui a fallu réviser ses fondamentaux de jazz, qu'elle avait appris il y a longtemps. Jouer avec un jazz-band était aussi une première pour elle. Elle a délaissé sa Strato habituelle pour une Gibson et donc d'autres sonorités. Force est de constater que dans ce registre aussi la belle Serbe est des plus crédibles comme dans cet "Heaven's Crying" enregistré avec le maître batteur Bernard Purdie.
Sur "In A Sentimental Mood" ou "You Don't Know What Love Is", Ana nous rappelle que si elle sait faire sonner sa guitare elle a aussi une voix qui colle parfaitement à l'ambiance.
Au final, "Trilogy" confirme tout le bien que l'on pense depuis longtemps d'Ana Popovic, en se réjouissant de la découvrir dans un registre où l'on a hâte de la réentendre.
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