Décidément, Melissmell ne laissera jamais indifférent. Pas plus aujourd’hui qu’hier où elle s’est imposée avec Écoute s’il pleut, son premier opus, en 2011. Un disque au fort pouvoir de contestation où la chanteuse appelait Aux armes. Trois ans après son précédent album, Droit dans la gueule du loup, elle revient avec l’Ankou
(chez Pias), album tout en rage, en rock et en révolte. Un registre
radical qui remue et bouscule, porté par une voix écorchée et émouvante
qui transperce à la première écoute. Melissmell fait mouche dès les
premiers morceaux.
À l’image de Citadelle où elle évoque « le
capitalisme imprenable » : « J’attendrai ici la fin de ton petit manège
», chante-t-elle entre deux riffs de guitares et d’arrangements électro.
Un disque dont l’urgence rappelle la poésie sans concession de Noir
Désir. Melissmell trempe sa plume dans les thèmes brûlants, tels le
terrorisme dans le Pendu, titre écrit au lendemain de l’attentat de
Charlie Hebdo, la domination de la femme (Khmar) ou la destruction
écologique de la planète (les Rivières). « Écrire, c’est une manière de
redresser la tête », dit celle dont l’imaginaire s’inspire des poètes du
XIXe siècle, de Verlaine et Rimbaud à Maïakovski ou Jozsef Attila.
Que de chemin parcouru depuis ses deux premiers opus !
Pour ses nouvelles chansons, elle a enregistré dans le mythique studio
Real World de Peter Gabriel, en Angleterre, et s’est entourée des
meilleurs musiciens dont Daniel Jamet, ancien guitariste de la Mano
Negra, ou Bruno Green (guitares, claviers, du groupe Détroit de Bertrand
Cantat). Résultat, un album rock superbement produit où Melissmell crie
son désir de liberté, entre souffrances et espoir d’un autre monde. Une
artiste magnifiquement vivante sur scène, à découvrir à la Maroquinerie
le 27 octobre.
Melissmell - Citadelle (Clip Officiel)
Victor Hache L'Humanité du 16 septembre 2016
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