Proche du mouvement Black Lives Matter et piochant dans le réservoir des formes contestataires du hip-hop, une nouvelle génération de jazzmen réinjecte de l’engagement militant dans un genre qui s’était dépolitisé.
Ils appartiennent à la génération X du jazz américain. Certains ont appris la musique sur les bancs d’une église avec des partitions de gospel. D’autres sont fils, petit-fils ou neveux de musiciens. De Robert Glasper à Marcus Strickland en passant par Christian Scott ou Kamasi Washington, cette génération incarne l’essor d’un jazz repolitisé en écho au mouvement Black Lives Matter («les vies des Noirs comptent»), né il y a trois ans face à la récurrence de décès d’Afro-Américains victimes de brutalités policières. Musicalement, cet écho adopte la forme d’emprunts esthétiques au hip-hop, genre qui n’a cessé de dialoguer avec le jazz au cours de son histoire, et avec lequel ces artistes ont grandi.