Elle a 18 ans s'appelle Izia et son père Jacques Igelin. On pourrait gloser sans fin sur les facilités professionnelles que lui offre son carnet d'adresse parental, mais franchement, cela serait mesquin. et en plus elle s'en fout. Elle assume pleinement la filiation qui l'a construite autant que l'écoute de Janis Joplin, Patti Smith ou Sonic Youth.
Izia fait du rock, du brut sans graisse, qui gince. elle chante en anglais, ce qui l'éloigne d'emplée de la poésie primesautière de son père. Mais surtout, elle le fait bien. Du bon gros rock comme on en a rarement su faire en France, chanté sans délicatesse outrée, avec une énergie directe qui part comme une gifle après une main aux fesses.
Premier concert à 15 ans, premier album avant sa majorité (sans vrai écho à l'époque), et et voici le deuxième (Izia, chez Universal) qui récolte les palmes de "l'espoir du futur qui ira loin". Depuis le printemps, elle tourne avec ses potes de lycée et se paie des premières parties d'anthologie, de Motorhead à Iggy Pop.
Elle a la jupe courte, les bottines pointues et les joues rondes d'une jeune fille qui vient à peine de sortir de l'enfance. C'est peutêtre de cette source encore proche qu'elle tire fraîcheur d'esprit et puissance vocale. Pour les années qui viennent, elle rève de séduire au delà des frontières, et n'a aucun projet dans les hauts de Seine.
Benoit Gilles La Marseillaise du 16 octobre 2009
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