Cinquante ans après ses débuts, la chanteuse soul américaine, qui poursuit sa tournée mondiale, est enfin reconnue à sa juste valeur.
Il n'y a pas de deuxième chance dans une vie américaine», écrivit Francis Scott Fitzgerald dans son chef-d'œuvre,Gatsby le magnifique. Le romancier aurait tempéré son jugement s'il avait eu la possibilité d'observer le parcours de la chanteuse Bettye LaVette. La sexagénaire donnait un concert la semaine dernière à Paris, dans le cadre d'une tournée célébrant ses cinquante ans de carrière. C'est à l'âge de 16 ans que cette native de Detroit a enregistré son premier 45 tours,My Man - He's A Lovin Man, qui lui valut de partager la scène avec Ben E King ou un Otis Redding alors débutant. Ce n'est pourtant qu'à l'approche de la soixantaine que la chanteuse a enfin été reconnue et appréciée à sa juste valeur, après des années dans l'obscurité. «Il a fallu que j'atteigne l'âge de 60 ans pour payer des impôts, dit-elle. J'étais si heureuse de le faire!»