vendredi 22 mai 2009

Istres : l'Usine termine sa saison en beauté avec Calvin Russell

Article paru dans La Provence du 22 mai 2009

Le Texas a donné ZZ Top, Stevie Ray Vaughan, 13th Floor Elevator, Point Blank ou encore Pantera. Une liste à laquelle il faut ajouter le natif d'Austin, Calvin Russell, l'un des rares musiciens à être resté authentique à tout point de vue. Né pendant la nuit de Halloween 1948 (ça ne s'invente pas), Russell découvre très tôt la musique et monte son premier groupe à l'âge de 12 ans. Il commence à fumer, à boire et à glander.

À quinze ans, il se retrouve plusieurs fois incarcéré pour des délits mineurs d'adolescent. Il se marginalise et vend de l'herbe pour subsister. Arrêté plusieurs fois, il passe une dizaine d'années derrière les barreaux. Lorsqu'il revient à Austin en 1986, Il s'installe dans un trou à rats et traîne dans un milieu marqué par l'alcool et la drogue. Il côtoie de nombreux musiciens aussi doués que marginaux, parmi lesquels Townes Van Zandt, Willie Nelson ou Leon Russell.



photo DR

Dans cette existence hors norme au sein d'un monde de laissés pour compte, la musique est finalement son moyen de communication avec les autres. Trois ans plus tard, il rencontre Patrick Mathé du label New Rose, grand découvreur de talents. Sa personnalité insolite intéresse Mathé. "Je me battais depuis l'âge de 18 ans pour vivre de mes chansons et faire un disque. Ce mec venu de France me dit: on va faire un disque, et ça a été ma chance. Ma vie a changé. Nous avons enregistré, et la presse a commencé à apprécier ".

New Rose publie " A Crack In Time " en 1990. L'accueil du public français est excellent. Suivent ensuite huit autres albums dans lesquels le guitariste reste fidèle à ses origines aussi bien comanches, comme avec "dream of the dog", que texane avec "rebel radio". Il enregistre des vieux chants texans qui font voyager dans le temps et le far-west. Son dernier album en date "unrepentant", fait ressurgir le côté rebelle et libre d'un Calvin qui abandonne le stetson pour endosser un chapeau haut de forme. Musicalement si les mélodies, la voix et le rythme sont toujours aussi consistants, il s'oriente un peu plus vers le rock voire le "country punk".

" Je suis un outlaw ", confirme-t-il sans détour, " une personne sympathique mais rebelle. Je suis contre beaucoup de choses ayant cours dans notre société et que certains veulent imposer comme une vie quotidienne. Quand on veut te forcer la main, il y a une voix en toi qui résiste et qui dit " peut-être, si je veux ". Oui, j'ai toujours été rebelle, parce que je crois en ce qui est bon et juste et refuse d'en douter. Je suis notamment contre l'oppression des petits gens des classes modestes ". C'est cet authentique rebelle que l'on pourra (re) découvrir samedi pour finir la saison du café-musiques.

Pratique Calvin Russell : samedi 23 mai à 21 h. Tarifs : 22/25€.

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