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jeudi 26 mars 2015
Louis Bertignac : "Je ne me suis jamais senti rockeur" (La Provence)
L'ex-guitariste de Téléphone revient au Silo avec "Suis-moi", son nouvel album
Pour la nouvelle génération, il incarne surtout la caution rock de The Voice, l'émission de télé-crochet qu'il a quittée en 2013 "pour pouvoir passer plus de temps avec mes filles".
Mais Louis Bertignac est surtout l'ex-guitariste de Téléphone, groupe culte des années 80 avec lequel il a vendu plus de 6 millions de disques. Il revient à Marseille lundi avec Suis-moi, un album solo qui mêle ballades, rock'n'roll et hommages à ses idoles.
Dans cet album, vous rendez hommage à vos grandes idoles dont les Stones. A ce stade de votre carrière, est-ce important de revendiquer cet héritage ?
Louis Bertignac : Comme les Beatles, les Who et Led Zep, les Stones m'ont construit. Au départ, la chanson Mes icônes, était un vague thème avec des ouhouh et des ahah. Je me suis dit qu'on allait dire que j'avais pompé sur Sympathy For The Devil. J'ai donc préféré un simple hommage.
Qu'est-ce que vous ont apporté ces groupes ?
L.B. : Tout. J'ai été transcendé par leur musique à l'âge de 14 ans. J'ai sorti ma guitare du placard et je jouais sur leurs albums. Sans cet épisode-là, je ferais autre chose que la musique.
Comment avez-vous construit "Suis-moi", votre nouvel album ?
L.B. : Je n'ai jamais de concept. Les chansons sont arrivées au fur et à mesure. Il y a du rock et des chansons douces parce que je suis aussi un grand sentimental. J'ai essayé d'éradiquer de cet album tout ce qui pouvait sembler négatif, la période est assez dure comme ça.
Cet album contient aussi un duo avec Mélanie Laurent. Comprenez-vous l'acharnement dont elle fait l'objet ?
L. B. : Euh... Je ne lis peut-être pas les bons trucs. Mais je n'ai pas remarqué. C'est à propos de quoi ? Je l'avais trouvée géniale dans Inglourious Basterds de Tarantino où elle bute un paquet de nazis.
Quel regard portez-vous sur la scène rock actuelle ?
L. B. : Pour la France, je ne suis pas trop au fait. Je ne suis pas fan des radios françaises. Sinon, j'écoute les Texans de Blackberry Smoke.
Est-ce qu'on sait faire du rock en France ?
L. B. : Il y en a qui en font mieux que d'autres. Je ne crois pas que ce soit une recherche fondamentale en France. Je suis fan de Sou
chon, Cabrel et Goldman. Après, oui, il n'y a pas un groupe comme Led Zeppelin en France. Ni dans le monde.
Être un rockeur en France en 2015, qu'est-ce que ça signifie ?
L. B. : Pour être honnête, je ne me suis jamais vraiment senti rockeur. J'ai toujours senti un décalage entre eux et moi. À l'époque l'attitude rock me faisait peur. Je n'ai jamais joué au rebelle. J'étais trop malin, je savais que personne n'avait vraiment raison et personne n'avait vraiment tort.
Aujourd'hui, le rock ne s'adresse plus aux classes populaires. Pourquoi ?
L. B. : C'est vrai et c'est normal. Les jeunes aiment la musique de leur époque. Aujourd'hui, ils aiment plus le rap.
Ils aiment davantage la musique noire en somme ?
L. B. : Oui. Parce que cette musique a su évoluer. Dans les années 70, les Noirs faisaient du rock et du rhythm and blues. Aujourd'hui, ils font du rap, du R'n'B.
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