jeudi 29 mai 2014

La soul vibrante de Natalia M. King (Culturebox)

Natalia M. King, chanteuse et guitariste américaine d'origine dominicaine, vit à Paris depuis 1998. Après sept ans de silence, elle revient avec un album mâtiné de soul, blues et jazz, judicieusement intitulé "Soulblazz", sorti le 22 avril sur le label Jazz Village. Elle chante dimanche après-midi à Paris dans le cadre du festival Jazz à Saint-Germain-des-Prés. Nous l'avons rencontrée.



Natalia M. King © Bertrand Fèvre

mardi 27 mai 2014

Le blues ineffaçable de Robert Cray (Libération)

Avec une nouvelle mouture de son groupe, l’Américain présente demain à Paris son 17e album.


La pochette de son dernier disque, In My Soul, ressemble fort à celles que les labels Prestige ou Chess proposaient au début des années 60. Un signe ? Il ne fait aucun doute que Robert Cray a voulu rendre un énième hommage aux maîtres du blues, de la soul et du rhythm’n’blues. Une guitare toujours sobre et bien léchée s’invite sur des mélodies rendant une atmosphère musicale vieille d’une cinquantaine d’années, mais terriblement efficace. Ce 17e album du bluesman de Géorgie remet sur le haut du panier aussi bien le groove de George Benson, que la soul d’Otis Redding.

Robert Cray, 61 ans, mais à qui on ne donne pas d’âge, signe ainsi quelques reprises de choix, telles que Nobody’s Fault But My Own, d’Otis Redding, ou Deep in My Soul, de Bobby Blue Bland, tout en faisant allusion à l’orgue déchirant de Booker T. Jones, âme des MGs qui, avec Steve «The Colonel» Cropper, représentait chez Stax le background group de Sam and Dave, d’Otis Redding mais aussi de Wilson Pickett et de Carla Thomas.

samedi 24 mai 2014

Johnny Winter à l'Usine à Istres le 22 mai 2014




Johnny Winter, c'est le guitariste qui a su me faire aimer le blues et le rock'n'roll quand j'étais ado. Lors d'une émission de télévision trois ou quatre morceaux interprétés de façon magistrale avaient su m'enflammer. Parmi ceux ci il y avait le « Mississippi blues » de Robert Johnson  dont la partie de guitare lancinante et vénéneuse s'était insinuée au plus profond de mon esprit et l'avait fait vibrerd'une façon qui m'était inconnue alors.  Et « Jumpin ' jack flash » des Rolling Stones Morceau de pur rock'n' roll auquel il a su donner une puissance phénoménale.

vendredi 23 mai 2014

Marseille : un Bertrand Cantat magnétique au Moulin (La Provence)

Le concert tout en tension et émotion de Détroit hier soir au Moulin


Photo Nicolas VALLAURI
  
Il démarre son concert sur Ma muse, tandis que derrière lui, sur un écran, apparaît en noir et blanc le visage flou d'une jeune femme brune. Il enchaîne avec Horizon dont les cloisons entre lesquelles il essaie de regarder, sont les barreaux de sa prison. L'atmosphère est étrange, lourde, chargée, comme un orage qui gronde au loin et qui va bientôt éclater. Une partie du public applaudit. L'autre est transie. Bertrand Cantat sourit, fait un geste de la main. Il occupe déjà tout l'espace.

mercredi 21 mai 2014

A Istres, L'Usine à fond, du blues de Winter à la pop des Cats (La Provence)



Deux événements, à l'Usine, cette semaine. Deux rendez-vous de style et d'époque différents, mais deux concerts à ranger dans les grands moments présentés par le café-musiques istréen.

samedi 17 mai 2014

Higelin "tombé du ciel" à Avignon (La Provence)

En pleine renaissance, Jacques Higelin s'apprête à séduire la salle polyvalente


Photo bruno souillard


Entre Jacques Higelin et Avignon, les entrelacements remontent à loin. Spectateur du Festival, son fils Ken, alors âgé de 13 ans, avait joué en 1985 dans l'inoubliable "Mahâbhârata" de Peter Brook à la carrière de Boulbon. Aujourd'hui, quand il revient au bord du Rhône, le grand Jacques va invariablement saluer ses amis les Ducharne, à la Guinguette du vieux moulin.

vendredi 16 mai 2014

L'auberge Roman à la Javie

Si vous séjournez dans la vallée de la Bléone entre Digne les Bains et Sayne les Alpes, l'auberge de la Javie est un hôtel modeste et agréable pour une étape.



Il est conseillé de réserver au préalable sa chambre et le repas du soir si on souhaite le prendre sur place. Hors saison, car il est peu fréquenté et les propriétaires ne sont pas forcément sur les lieux et en saison, c'est histoire de ne pas se retrouver face à un hôtel complet.

mercredi 14 mai 2014

Gunnar Jansson, frère de blues (Libération)

ROCK: Le dandy suédois multi-instrumentiste sort discrètement son deuxième album.





Une silhouette de dandy, une mèche rebelle, un visage poupon et une bouche qui se déforme sous la torture du blues qui l’habite. Bretelles et pantalon trop court, Bror Gunnar Jansson ôte toujours ses chaussures en arrivant sur scène, avant de s’installer devant un attirail taillé sur mesure. Rien de clinquant. Une guitare électrique «pas chère» sur laquelle figure une inscription au Dymo collée en haut du manche : «Death where they sting» («La mort où elles piquent»). Une ficelle est attachée au manche pour pouvoir l’accrocher à son mur. «Pas de Gibson ou de Fender, je n’aime pas ces sons-là.» Pour lui, les groupes de référence seraient plutôt «National et Harmony».

lundi 12 mai 2014

Peter Hook : Joy Division et New Order sortis des ténèbres à Marseille (La Provence)

Un public nombreux, habillé de noir de la tête aux pieds, majoritairement quadra et quinqua


Peter Hook a transmis le virus à son fils (au 2e plan), également bassiste. Ils ont offert avec les autres membres de The Light, un concert de plus de 2h en compagnie de New Order et Joy Division.

Photo v. vrel


jeudi 8 mai 2014

Gérard Manset : “Je suis fait de 50 % de tristesse et de 50 % de sagesse” (Télérama)


Il voyage en solitaire depuis longtemps. Discret, voire caché, Gérard Manset a toujours refusé de s'exposer, sur scène ou sur les plateaux télé. Son œuvre, depuis la fin des années 60, fait le bonheur d'un public fervent qui ne trouve ailleurs la fragilité du chant, l'écriture au long cours, l'intensité de ses chansons épiques, parfois généreuses, souvent fâchées avec le genre humain.

L'auteur-compositeur natif de Saint-Cloud, écrivain, photographe et peintre à ses heures, est aussi un voyageur en quête perpétuelle d'un monde d'émotions préservées. Depuis La Mort d'Orion (1970), son ambitieuse œuvre de jeunesse, Manset l'effacé, 68 ans, s'est imposé avec ses standards ultérieurs (Y a une route, Lumières, Matrice, Revivre…) comme une référence pour initiés et au-delà.

Car si Il voyage en solitaire (1975) demeure son unique succès populaire, sa plume est depuis quelques années très sollicitée. Raphael, Birkin, Gréco et, bien sûr, Bashung ont fait appel à cet orfèvre obsessionnel à l'ego bien dimensionné. A l'heure où paraît Un oiseau s'est posé, double album de ses classiques revisités, l'occasion était trop belle pour ne pas tenter de cerner cet artiste phare et rare.

G. Manser photo DR

mardi 6 mai 2014

Bob Marley: War

En ces temps d'actualité européenne trouble, je vous propose de (re) découvrir l'un des hymnes de bob Marley : War

Après la mort de Haïlé Sélassié (1975), considéré par les rastas comme un messie, Bob Marley et le batteur des Wailers, Crlton Barrett mettent en musique des d'extraits de l'un de ses discours, prononcés au siège de l'ONU en 1963.

« Tant que la philosophie qui tient une race pour supérieure et l’autre inférieure ne sera pas définitivement discréditée et abandonnée, il y aura la guerre… »

« Tant que les ignobles et malheureux régimes politiques qui tiennent nos frères en Angola, au Mozambique et en Afrique du Sud dans un esclavage inhumain n’auront pas été renversés et détruits, il y aura la guerre. Partout c’est la guerre. »

« Guerre à l’ouest, guerre à l’est, guerre au nord, guerre au sud. Partout c’est la guerre. »

voilà quelques extraits des paroles qui sont chantées au milieu des deux accords lancinants.

A ce moment là, le Mozambique et l'Angola viennent de sortir de la domination coloniale de l'ex dictature Salazar (tombée elle même en 1974 pendant la Révolution des Œillets). Mais le peuple sud africain subit toujours le régime de l'apartheid.

La chanson tombe à point dans l'ambiance de guerre froide de l'époque et contribue au succès de l'album Rastaman Vibration paru au printemps 1976.

Après la Mort de bob Marley, cette chanson est devenue un hymne à la paix et à la lutte contre l'oppression. Elle sera reprise par d nombreux artistes dont  Sinead O Connor.


dimanche 4 mai 2014

Joanne Shaw Taylor de blues en rock

Lors d'un précédent article, j'ai effleuré le parcours de Joanne Shaw Taylor au sein de la vague des femmes guitaristes de blues, blues rock. Elle apparait aussi dans quelques vidéos évoquant comment les nouvelles générations de musiciens (es) s'approprie l'héritage des grands anciens. Aujourd'hui, je nous propose de faire plus ample connaissance avec elle.

Joanne Shaw Taylor (née en 1986, Angleterre) est une guitariste et chanteuse de blues britannique, qui a été découverte par Dave Stewart de Eurythmics à l'âge de 16 ans. Elle a sorti trois albums studio et un album live à ce jour. Ce dernier étant les plus récents (Songs from the Road, 2013)
Joanne Shaw Taylor s'est porduite pour la première fois sur la scène Blues britannique à l'âge de 15 ans au prestigieux club Ronnie Scott.




 Son style énergique et percutant, nourri à la sève de ses idoles Albert Collins et Steve Ray Vaughan, porté par un gros son de guitare, et sa voix enrouée, idéalement taillée pour le blues, provoquent un tel engouement que sa réputation de nouvelle guitar hero se répand comme une traînée de poudre.

Dès lors, ses apparitions se succédent à travers l'Europe et les Etats-Unis, et la curiosité fera vite place à l'enthousiasme.

jeudi 1 mai 2014

Anthrax: antisocial

Tout le monde connait le tube mythique de Trust: Antisocial. Extrait de leur deuxième album "Répression dans l’Hexagone" paru en 1980.

J'ai découvert récemment que la chanson  a été traduite en anglais et reprise par le groupe Anthrax dans l'album State of Euphoria (leur quatrième album paru en 1988).

Voici donc le texte anglais suivi de sa traduction littérale. Si un lecteur peut me suggérer des améliorations, elles seront les bienvenue.

Antisocial


You're a train ride to no importance
You're in love with hell existence
Money is all that you desire
Why don't you pack it in and retire
It's common nature you can't fool me
I'm just the money that you can't let free
Rainy day genius clouds your mind
Don't you realize the blind lead the blind

You're anti, you're antisocial

Oh mister time will you ever unwind
Or just rebuild a new design
Your claim to fame is law and order
The rich get rich, the poor get poor
You put a price tag on what you see
This one's for you, that's for me
If that's winning I'd rather lose
Why don't you listen to my senseless views

You're anti, you're antisocial
How do you feel ?

You're a train ride to no importance
You're in love with hell existence
Money is all that you desire
Why don't you pack it in and retire
It's common nature you can't fool me
I'm just the money that you can't let free
Rainy day genius clouds your mind
Don't you realize the blind lead the blind
You're anti, you're antisocial

Antisocial


Tu es un train qui file vers l'insignifiance
Tu aimes cette vie d'enfer
L'argent est ton seul désir
Pourquoi ne t'en empares tu pas pour te casser?
C'est la nature humaine, tu ne peux pas me tromper
Je suis juste l'argent que tu ne peux laisser filer
Cette journée pluvieuse géniale brouille ton esprit
tu ne comprends pas  qu'un aveugle quide un aveugle

Tu es anti , tu es antisocial

Oh Monsieur temps ne te laisse pas te détendre
Ou tout simplement reconstruire un nouvel aspect
ton titre de gloire est la loi et l'ordre
Les riches deviennent plus riches , les pauvres deviennent plus pauvres
tu donne un prix à tout ce que tu vois
Ceci pour vous cela pour moi
Si c'est çà gagner , je préfère perdre
Pourquoi ne t'ouvres tu pas à mes vues insensées

Tu es anti , tu es antisocial
Comment te sens tu ?

Tu es un train qui file vers l'insignifiance
Tu aimes cette vie d'enfer
L'argent est ton seul désir
Pourquoi ne t'en empares tu pas pour te casser?
C'est la nature humaine, tu ne peux pas me tromper
Je suis juste l'argent que tu ne peux laisser filer
Cette journée pluvieuse géniale brouille ton esprit
tu ne comprends pas  qu'un aveugle quide un aveugle

Tu es anti , tu es antisocial

Une vidéo d'Anthrax en concert avec la participation du charismatique Bernie Bonvoisin.




La version originale de la chanson

Antisocial


Tu bosses toute ta vie pour payer ta pierre tombale,
Tu masques ton visage en lisant ton journal,
Tu marches tel un robot dans les couloirs du métro.
Les gens ne te touchent pas, il faut faire le premier pas.
Tu voudrais dialoguer sans renvoyer la balle.
Impossible d'avancer sans ton gilet pare-balles.
Tu voudrais donner des yeux à la justice
Impossible de violer cette femme pleine de vices.

[Refrain] :
Antisocial, tu perds ton sang-froid.
Repense à toutes ces années de service.
Antisocial, bientôt les années de sévices,
Enfin, le temps perdu qu'on ne rattrape plus.

Ecraser les gens est devenu ton passe-temps.
En les éclaboussant, tu deviens gênant.
Dans ton désespoir, il reste un peu d'espoir
Celui de voir les gens sans fard et moins bâtards.
Mais cesse de faire le point, serre plutôt les poings,
Bouge de ta retraite, ta conduite est trop parfaite
Relève la gueule, je suis là, t'es pas seul
Ceux qui hier t'enviaient, aujourd'hui te jugeraient.

[Refrain]

Tu bosses toute ta vie pour payer ta pierre tombale,
Tu masques ton visage en lisant ton journal,
Tu marches tel un robot dans les couloirs du métro.
Les gens ne te touchent pas, il faut faire le premier pas.
Tu voudrais dialoguer sans renvoyer la balle.
Impossible d'avancer sans ton gilet pare-balles.
Tu voudrais donner des yeux à la justice
Impossible de violer cette femme pleine de vices.

Antisocial, tu perds ton sang-froid.
Repense à toutes ces années de service.
Antisocial, bientôt les années de sévices,
Enfin, le temps perdu qu'on ne rattrape plus.

Antisocial, antisocial, antisocial, antisocial , antisocial , antisocial , antisocial , antisocial

lundi 28 avril 2014

Miossec, retour aux sources (Le Figaro)

Le chanteur breton sort un disque de chansons enregistrées dans sa maison du Finistère Nord. Un retour à la simplicité après un album très rock.


«C'est pas fini, on vient à peine de commencer.» Miossec a choisi avec soin le titre qui ouvre son nouveau disque Ici-bas, Ici même. Cette année, le chanteur brestois fête à la fois ses vingt ans de carrière et son cinquantième anniversaire. Un cap, passé en musique sur une dizaine de titres qu'il a voulu épurés. Après le rock rêche des Chansons ordinaires, Miossec déshabille sa musique et revient à la sincérité brute de Boire. Pour écrire ce nouveau disque, il est revenu à la simplicité, comme on l'apprend dans le livret du disque, «comme un couillon avec [sa] guitare.»

samedi 26 avril 2014

Lavilliers : «Toulouse est ma capsule pour créer» (La Dépèche)


Bernard Lavilliers

Bernard Lavilliers sera au Zénith de Toulouse samedi. Un concert qui fera le bonheur des vieux fans mais pas seulement. Le millésime 2014 de l'artiste est en effet excellent et à même de séduire un large public.


jeudi 24 avril 2014

Patti Smith: "je ne me considère pas comme une légende" (H24)

photo Mehdy Mariouch
Patti Smith a livré hier un concert chamanique débordant d'énergie positive. Nous l'avons rencontrée, juste avant sa performance. Elle nous a parlé de rock'n'roll, de ses moments de galère mais aussi d'amour.

Écouter la messianique punk Patti Smith parler, c’est un peu comme méditer les yeux grand ouverts. Du haut de ses 67 ans, le porte-voix de la scène culturelle underground des années 70 tient une pêche d'enfer et une foi inébranlable en la vie. Lors d'une rencontre avec la presse organisée hier, Patti Smith nous a donné une leçon de vie.

mardi 22 avril 2014

Balade automnale vers Barjols



 Voilà une belle journée qui se prépare. Le ciel est d'un bleu azur. Les couleurs sont chaudes et la température ambiante bien fraiche.

L'idéal pour une petite balade moto.



Au départ de Gardanne, nous montons vers Meyreuil. La Sainte Victoire ouvre la marche et va accompagner les points de vue une bonne partie de la journée.

Dès que l'on bascule sur le chemin de Valbrillant, les calcaires de la Sainte Victoire luisent dans le soleil. rouler Nous allons rouler toute la journée face au soleil ou presque. çà finira par en devenir pénible. Mais quel plaisir de s'arrêter pour regarder les paysages avec une telle luminosité!

samedi 19 avril 2014

Bourse d'échange de Custom Pays d'Aix du 16 mars 2014: photos et vidéo

L'excellent site  Kult of Kustom vient de publier les photos de la bourse d'échange de Bouc Bel Air organisée par le club Custom Pays d'Aix.

Faites vous plaisir! Allez les voir!

Comme l'écrit le webmestre de ce site:

"Une bourse de mars à Bouc Bel Air qui nous a ouvert la saison d'une bien belle manière. Le soleil étant au rendez-vous, nous étions nombreux à avoir fait le déplacement. Beaucoup de véhicules de diverses origines, de beaux stands et par dessus tout une magnifique ambiance fèstive annonçant le printemps et tout ce qu'il nous apporte de ballades et bon moments !!! "

http://www.kultofkustom.com/crbst_220.html

Une petite vidéo réalisée par Max Bontoux



Rendez vous en novembre pour la prochaine édition!

vendredi 18 avril 2014

Jazz, une ode au désir et à la conscience (L'Humanité)

Avec ses conférences et sa superbe anthologie « Jazz Magazine Jazzman – Les grandes voix Jazz, Blues et Soul », le spécialiste Lionel Eskenazi comble les mélomanes.

Charles Mingus

La Great Black Music est bien davantage qu’une expression stylistique. Ce grand mouvement musical n’a cessé de porter en lui les graines de la résistance. On le vérifie aisément avec la précieuse anthologie en 5 CD et en 100 titres, « Jazz Magazine Jazzman – Les grandes voix Jazz, Blues et Soul » (1925-2009), disponible pour seulement 23 euros. Plume émérite du mensuel « Jazz Magazine – Jazzman », Lionel Eskenazi, dont nous vous livrons une interview ci-dessous, a veillé à effectuer une sélection représentative de la démarche de l’historique magazine : éclectisme et exigence musicale, science et conscience.

Saluons son labeur : en réunissant des enregistrements allant de 1925 à 2009, il ne s’est pas contenté, comme cela se fait dans la majorité des compilations existantes, de se limiter à des titres exemptés de droit (car anciens et passés dans le domaine public). Il lui a fallu négocier avec les maisons de disque pour que celles-ci acceptent de céder des morceaux. La sélection traverse, à pas de géants, neuf décennies et une large diversité de styles, de Bessie Smith (« I Ain’t Got Nobody », 1925), pionnière du blues, à la quadragénaire Erykah Badu, égérie d’une soul irriguée de hip-hop et R’n B.

D’Otis Redding à Gregory Porter, de Billie Holiday à Gil Scott Heron...