Marseille : 1200 motards en colère mettent le "bazar" en ville

Une opération escargot autour de Marseille pour faire entendre leur voix

Photo Édouard coulot

La Fédération française des motards en colère (FFMC) n'attendait pas tant de monde à La Plaine hier. À 15h, c'est un impressionnant convoi de plus 650 motos, toutes cylindrées et styles confondus, auxquelles avaient emboîté le pas quelques gros scooters, qui s'est ébranlé en direction de l'autoroute Est. "L'expression d'un ras-le-bol général vis-à-vis de la répression actuelle, traduit la coordinatrice de l'association, Naïs Chauvin. Tous nous ont dit: on revient demain s'il le faut!"

Sur la place Jean-Jaurès, entre deux grondements d'accélérateur et dans un bruit assourdissant, les motards interrogés affichaient tous la même détermination... mais des revendications multiples. Première d'entre elles, qui est aussi celle de la FFMC: l'autorisation reconnue aux deux-roues de remonter les files de voitures. "C'est sûr qu'on mord les bandes blanches, mais on prend aussi l'argent là où c'est facile...", commente un motard manifestant, gendarme à la ville.

"Si on doit rester derrière les voitures dans les bouchons, c'est l'enfer! râle Michel, propriétaire de trois Harley. Logiquement c'est interdit, mais il y a une tolérance..."Gaëtan et Carole, sur leur grosse Honda routière, avec Obélix pour emblème, sont là pour s'opposer au projet d'imposer aux motos un contrôle technique. Et ils ne sont pas les seuls. Depuis les Alpes, un groupe de seize copains a rallié la manifestation pour dire qu'ils en ont "marre qu'on les prenne pour des vaches à lait": "On roule depuis ce matin 9h et on roulera jusqu'à ce soir s'il le faut", appuie Jean-Claude.

Il n'aura sans doute pas été déçu par le parcours qui, de l'aveu de Naïs Chauvin,a fichu "un gros bazar" de La Valentine à l'A55, en passant par l'A7, pour un arrêt sur l'avenue de Plan-de-Campagne, ajoutant des bouchons aux traditionnels bouchons du samedi... "Nous, ce qu'on veut, c'est que les spécificités des deux-roues soient reconnues et notamment qu'on ne soit plus verbalisé quand on se gare sur un trottoir large où on ne gêne personne", poursuit la coordinatrice. Hier soir, c'est pleine voie que les manifestants avaient arrêté leurs engins, cours Lieutaud, pour terminer la manif autour d'un verre sans alcool.

Article paru dans La Provence du 14 mars 2010