Rencontre à Barcelone avec la chanteuse Sílvia Pérez Cruz et le guitariste Raül Fernández Miró autour de leur album de reprises engagées, avec la résistance et l’exil pour leitmotiv.
Les claquements des planches à roulettes ne résonnent plus devant le Centre de culture contemporaine de Barcelone (CCCB), dans le quartier d’El Raval, qui perd peu à peu son aura de marginalité. A l’approche des élections municipales du 24 mai, le parvis est en travaux, comme une partie de la capitale catalane. Dans une ville où la moindre échoppe de chaussures aspire à faire la couverture d’une revue de design, le côté Formica-chaises en plastique de la cafétéria du CCCB est presque rassurant. C’est là que nous attendent la chanteuse Sílvia Pérez Cruz et le guitariste et producteur Raül Fernández Miró. Elle, longs cheveux et regard rêveur dans sa veste de treillis. Lui, barbe en broussaille, gros pull et teint pâle de l’étudiant qui voit rarement la lumière du jour.