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lundi 18 juillet 2016

Les Rolling Stones dans le plus simple appareil (Le Monde)



Le coffret « Totally Stripped » rassemble des concerts donnés en petit comité en 1995, en marge du Voodoo Lounge Tour



Du 1er août 1994 au 30 août 1995, le groupe britannique The Rolling Stones, éminent représentant du rock classique, a été en tournée dans le monde entier. Cent vingt-neuf concerts, l’Amérique du Nord d’abord, puis l’Amérique du Sud, puis le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et, enfin, l’Europe. Du grand spectacle dans des stades sous le nom Voodoo Lounge Tour. Sauf pour une poignée de concerts, en marge des soirées dans les lieux sportifs, dans des salles moyennes. Au Paradiso, à Amsterdam, les 26 et 27 mai 1995, à L’Olympia parisien, le 3 juillet, et à la Brixton Academy de Londres, le 19.


Des extraits de ces concerts

ainsi que de répétitions à Tokyo et Lisbonne avaient été sélectionnés et rassemblés dans un album intitulé Stripped, publié en novembre 1995. Lequel connaît aujourd’hui un successeur sous forme de coffret, Totally Stripped, en un CD (et un seul titre commun avec l’album originel), trois DVD (ou Blu-Ray) des concerts au Paradiso (celui du 26 mai), L’Olympia et la Brixton Academy, et un quatrième avec un documentaire qui mêle extraits des concerts, répétitions, entretiens avec les musiciens et scènes de coulisses – avec pour mot d’ordre d’affirmer que cela aura été une sacrée chouette et fantastique aventure.

Stripped (« dénudé », « dépouillé ») pour dire que les Stones étaient là dans le plus simple appareil, sans fumigènes, écrans géants, décors et feux d’artifice.

Ces concerts, dont les places avaient été vendues en quelques minutes après leur annonce dans les médias traditionnels – pas de réseaux sociaux alors –, avaient été présentés comme un retour aux sources des Stones, en petit comité, comme à leurs débuts dans les années 1960, avec un répertoire puisant dans des classiques, des raretés et des reprises.

Les trois «historiques » sont là : Mick Jagger (chant, harmonica), Keith Richards (guitare) et Charlie Watts (batterie), avec Ron Wood (guitare, arrivé en 1975) et Darryl Jones (basse et récent remplaçant du bassiste Bill Wyman). Si l’on ajoute le claviériste Chuck Leavell, on a pour l’instrumentation la forme initiale du groupe, quand Ian Stewart (1938-1985), au même poste, était le sixième Stone dans la première année d’existence du groupe fondé à la mi-1962.

Tricotage des guitares

C’est ainsi, en sextette, que les meilleurs moments de cette édition augmentée – et du disque initial – se font entendre. En particulier dans le tricotage des guitares acoustiques et électriques de Richards et Wood. Lorsque choristes – la plaie du groupe depuis le début des années 1990 – et vents sont conviés, le trop-plein des Stones en concert est accentué.

Question répertoire, on trouvera ici des retours vers les débuts avec les reprises de Down in The Bottom, du bluesman Willie Dixon, Not Fade Away, de Buddy Holly et Norman Petty, des chansons moins connues du duo Jagger-Richards comme Connection, The Spider and The Fly, I Go Wild ou Black Limousine (dont Ron Wood est cosignataire). Et puis l’habituelle liste de tubes (Angie, Honky Tonk Women, Brown Sugar, Miss You, Start Me Up...), joués avec conviction, mais auxquels auraient pu être substituées, dans ce contexte, plus de raretés.


Totally Stripped, de The Rolling Stones, 1 coffret de 1 CD et 4 DVD ou 4 Blu-ray Eagle Vision/Universal Music.
Le film documentaire est disponible à l’unité en format DVD ou Blu-ray et en couplage avec 1 CD ou 1 double album vinyle.



 Sylvain Siclier, Le Monde du 3 juillet 2016

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