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samedi 15 août 2015

Shaka Ponk, un rock délirant et sexy (L'Humanité)








Folie collective en perspective. L’énergie démesurée de ces rockeurs 2.0 va rythmer 
la Fête de l’Humanité et enflammer le public le 11 septembre.





Si les Shaka Ponk sont célèbres pour leur énergie démesurée et leur look soigneusement négligé, ce sont des acharnés de travail. Déterminés à forcer les portes depuis 2004 pour se faire connaître, ils sont débrouillards et perfectionnistes. Malgré leurs débuts difficiles, les six membres du groupe ont renouvelé le rock français grâce à leur univers graphique original et déjanté. La seule femme du groupe, Samaha Sam, tapie dans l’ombre jusqu’en 2011, décide de monter sur scène pour la sortie du troisième album, The Geeks and the Jerkin’Socks. Elle révèle enfin au public sa crinière ébouriffée et sa peau d’ébène. Aussi sauvage que sexy, elle chante depuis la formation du groupe avec puissance et sans effort, aux côtés de Frah, ex-graphiste designer. Les cheveux et les tatouages de Cyril s’agitent quand il manie sa guitare qui donne écho à la basse de Mandris. Steve marque le rythme à la batterie tout en soignant ses mimiques piquantes. Reste la véritable star : Goz, la mascotte du groupe. Ce petit singe a été imaginé par un hacker californien et apparaît à tous leurs concerts sur l’écran circulaire utilisé en fond de scène. Électrique et connecté, Shaka Ponk chante aussi bien en allemand qu’en anglais et en français. Ils se mettent en scène avec extravagance et si leurs textes sont un peu crus, on leur découvre aussi un penchant écolo.

Entre ombres et lumières, un univers graphique 
de la quatrième dimension

Mais avant d’enchaîner les récompenses et les concerts, les Français ont démarré difficilement leur carrière. Les musiciens sont partis à Berlin, en Allemagne, pour signer leur premier contrat avec l’idée de former un groupe zen à l’esprit métal. À ce moment, la ville est en pleine ébullition culturelle. Ils se font remarquer lorsqu’ils assurent les premières parties de Korn, Mudvayne et Guns N’Roses. Leur premier album Loco con da Frenchy ­Talkin’(2006) fait décoller leur carrière en France. Leurs apparitions se multiplient. Leurs disques aussi. Le cinquième album The Black Pixel Ape, sorti l’an dernier, est beaucoup plus sombre que les précédents : il exprime les états d’âme du groupe frustré par l’arrêt de sa tournée. Connu pour ses slams et autres ­comportements à risque, Frah, l’insensé a vu arriver l’inévitable. Le leader du groupe se blesse au genou pendant un concert à Orléans et doit se faire opérer en urgence. Le groupe marque une pause de plus d’un an. Réparé, revigoré, le groupe sort son ­quatrième album et remonte sur scène sans montrer le moindre essoufflement. Quand on assiste à un concert de Shaka Ponk, on vient pour sauter, bousculer son voisin, se dépenser et en prendre plein les yeux. Les rockeurs 2.0 mettent l’ambiance en s’appuyant, notamment, sur la création virtuelle. Ils s’amusent avec les ombres, les lumières, leurs costumes délirants et déforment leurs visages. Comme possédés. Leur univers graphique nous fait entrer dans une autre dimension. Après un premier concert en 2012, le groupe avait galvanisé les foules et séduit toutes les générations. Une vraie folie sur scène !

Lucille Bion L'Humanité du 10 juillet 2015





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