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mercredi 15 juillet 2015

Jazz à Vienne : les nouveaux standards orientaux de Natacha Atlas, Ibrahim Maalouf et Dhafer Youssef (culturebox)

Loin des clichés sur l’Orient, cette magnifique soirée sur les pierres brûlantes du théâtre antique de Vienne a été riche en émotions. Natacha Atlas et Ibrahim Maalouf ont présenté pour la toute première fois les morceaux de leur album jazz "Myriad road" dont la sortie est prévue le 23 octobre.

Juste avant de monter sur scène, la tension était palpable. Ibrahim Maalouf, qui a provoqué l’idée de ce travail avec Natacha Atlas, comme musicien mais aussi producteur et compositeur, reconnaît qu'il s'agit d'un énorme challenge :  "un premier concert, normalement, on ne le fait pas dans un théâtre antique comme ça ! ».

C’est en maître de cérémonie qu’Ibrahim Maalouf arrive sur scène, veste de costume noire et micro à la main. C’est la 5e fois qu’il vient à Vienne  et le public semble l’accueillir comme un ami en plaisantant depuis les gradins  sur l'ambiguïté de certains termes employés par le musicien pour qualifier sa "relation"  avec Natacha.


Natacha Atlas & Ibrahim Maalouf
Natacha Atlas & Ibrahim Maalouf




Dès les premières notes, le ton est donné. La tonalité jazz va et vient au fil de l’étourdissante voix de la diva et l’inimitable timbre du trompettiste. Les sons semblent se fondre les uns dans les autres, parfois timidement ou lors de surprenantes fulgurances. Les compositions  sont inédites mais semblent parfois familières à  l’image du très mélodique "Oasis" durant laquelle la chanteuse se risque à faire chanter le public.




Concert Natacha Atlas feat Ibrahim Maalouf Jazz à Vienne



Après un morceau plus swing, Natacha Atlas présente un texte mélancolique basé sur les regrets de la vie "Ya Tara "  qui sera l’occasion d’un solo mémorable d’Ibrahim Maalouf qui place définitivement cette soirée dans le domaine du frisson et de l’émotion.

Natacha Atlas & Ibrahim Maalouf
Natacha Atlas & Ibrahim Maalouf
Le trompettiste s’éclipse  parfois en coulisses. Il revient pour accompagner certains titres très "maaloufiens", basés sur l’énergie et les ondulations d’intensités. Mais cette fois-ci  le musicien peut s’appuyer sur la technique vocale inventive de Natacha Atlas qui, même si elle chante ici souvent en anglais, sait comme personne utiliser les reliefs  de la langue arabe pour faire des mots de véritables éléments de percussions alors qu' Ibrahim Maalouf marque le tempo à sa manière, en tapant avec une  bague sur l’extrémité de son instrument. Tous deux laissent aussi suffisamment  de place  aux autres musiciens emmenés par le violoniste Samy Bishai, qui se sont appropriés ce mélange d’influences orientales et de jazz classique avec force et finesse.

Après une longue standing ovation, Ibrahim Maalouf et Natacha Atlas s’approchent au plus près du bord de la scène pour improviser très symboliquement, à deux, une tendre reprise de "Mon amie la rose" qui laisse entendre que la chanteuse, avec ce disque, est bien partie pour retrouver une nouvelle popularité



Natacha Atlas et Ibrahim Maalouf

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