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jeudi 4 septembre 2014

De la garrigue aux portes des Cévennes






Et hop ! C'est reparti ! Une nouvelle journée de balade à la découverte des routes héraultaises et gardoises démarre en trombe. Ou presque. Comme lors de chaque sortie ou presque notre itinéraire, au départ de Carnon, passe par Mauguio et Castries. Ces deux villages sont, au final, les pivots de notre séjour. Il nous faudra y réfléchir la prochaine fois que nous reviendrons par ici.

Une fois traversé Castries en suivant la D610, nous prenons à gauche par la D54 et retrouvons enfin la paix des petites routes de campagne en direction de Sussargues.




Dans ce village l’église Saint-Martin, église romane, très sobre, datant du Xieme siècle mérite que l'on s'y arrête un moment.





Nous continuons jusqu'à Saint Drezery où le château du XVII siècle vaut le coup d’œil. De même que l'église actuelle qui est le résultat de plusieurs agrandissements. Seule une partie de la nef date du XIIe siècle. Le mélange des architectures donne un résultat pour le moins curieux.







Nous prenons à droite par la D118 puis la D118E1 vers Sommières. Une petite visite s'impose.


Sommières est un bourg d'un peu plus de quatre mille habitant installé au bord du Vidourle. Le fleuve a marqué son histoire de par son caractère ombrageux et par le fait que son débit a longtemps permis aux tanneurs locaux de prospérer.





Son pont marque l'entrée de la vieille ville. Construit par les romains à l'époque de Tibère, au premier siècle de notre ère, était initialement constitué de plus de 20 arches pour une longueur totale de plus de deux cents mètres. Il a fait parti des rares ponts habités au moyen age. On en comptait, à l'époque une quinzaine dans toute l’Europe dont le célèbre Ponte Vecchio à Florence. Il a été restauré plusieurs fois mais l’arche visible Rue de la Grave a été conservée dans son état d’origine.

































Dans l'axe du pont, La tour fortifiée du beffroi domine directement le Vidourle, et constitue l'une des entrées de la ville médiévale



La vieille ville est construite en damier. Les rues y sont étroites. Les passages voutés et arcades reliant les bâtiments ne sont pas rares. On remarquera la place du marché et ses arcades splendides. Il y a de nombreuses maisons dont les façades dates des périodes comprises entre le XVIe siècle et le XVIIIe siècle.


 



Surplombant la ville, la tour Bermond, du haut de ses 25 mètre, reste le grand témoin du passé. La tour peut être visitée en juillet et août. Les ruines du château qui l'accompagnent datent du Xieme ou XI eme siècle.





L'église Saint Pons. Elle a été entièrement rebâtie entre 1846 et 1867 dans le style néo-gothique alors à la mode. Sa façade encadrée de deux clochetons pointus présente un portail gâblé central surmonté d'une grande rose, le tout agrémenté d'un riche décor sculpté. Le clocher de style Louis XV (1748) surmonté d'un élégant dôme de pierre avec lucarnes est superbe.


 



Le château de Lantillac, petit château du milieu XIXe siècle, apparaît sur le plateau au sud est du bourg.



Nous quittons Sommières en direction de Salinelles par la D35. La route, barrée, nous contraint à un
petit détours par la D178.. On peut y voir une église romane composée notamment de deux nefs accolées.datant du Xieme siècle : la Chapelle Saint-Julien de Montredon.









Pont submersible Sardan





Nous nous engageons, plein nord, sur la D178 en direction de Sardan, dont le château, construit au XVIIIeme siècle demeure une propriété privée qui n'est pas visitable en dehors des journées du patrimoine. Le pont submersible, datant du XIVeme siècle, qui enjambe le Vidourle est un bijou.










Nous continuons sur la D188 en direction de Bragassargue à travers un paysage de de collines où garrigue et vignes s'entrelacent. Les hameaux et petits villages, sortis de nulle part, se succèdent jusqu'à Lézan.



L'heure tournant, nous ne nous attardons pas. C'est dommage, car Lézan est un très joli village. Nous prenons la direction de Anduze à la recherche d'un restaurant. Hors saison, cela relève quasiment de l'aventure.









En entrant dans la vallée, le château de Tornac nous domine. Construit entre le XIeme et le XIIeme siècle, il contrôlait l'accès au Cévennes. D'accès libre, de son emplacement on peut admirer unpanorama superbe. Pour les randonneurs ce château est un point de départ de nombreuses balades.


Nous en trouvons un en contrebas de la route à l'entrée de la ville. Il ne laissera pas un souvenir impérissable.







Anduze, le bourg est aujourd'hui connu pour sa bambouseraie, ses poteries et son petit train cévenol. L'histoire du bourg a été marquée par le développement du protestantisme dès la fin du XVIeme siècle. Après la révocation de l'Edit de Nantes, les Cévennes en furent le dernier réduit du Languedoc et se rendirent célèbres par la résistance acharnée des paysans huguenots dits "camisards" aux catholiques qui représentaient aussi la domination du pouvoir central.

L'économie de la soie a été aussi structurante de la vie à Anduze: au milieu du XIXe s., le Gard produisait plus de la moitié des cocons de France. Hélas, la maladie, la concurrence des fibres artificielles et des soieries asiatiques ont entraîné le déclin de cette activité.

Tout ceci apparait dans l'architecture locales au travers de l'implentation de nombreux temples dans les villages ou de magnaneries reconverties.

 


Après le repas, nous nous préparons à visiter Anduze. Le temps de faire deux photos et il commence à pleuvoir. Dommage. Mais ce n'est pas un hasard si la bambouseraie d'Anduze est superbe.....



Nous prenons immédiatement la poudre d’escampette. Excellente et indispensable idée. Mais la mettre en pratique est une autre paire de manches…. Je sors la carte routière et la décision est vite prise. Il est hors de question de repartir par notre itinéraire d’arrivée. Donc, il ne reste qu’une route représentant un itinéraire « raisonnable » et conservant un plaisir de rouler avec quelques virolos.. Je décide donc de rentrer par Lasalle et Saint Hyppolite du Fort. (Hum !) Et il faut en profiter pour s’équiper rapidement.



Nous repartons en remontant la vallée du Gardon de Saint Jean par la D907 avant d’obliquer à gauche sur la D57 au niveau de Thoiras.


Nous partons à l’assaut du petit col du Rédarès en remontant la vallée de la Salindrenque. Cette vallée se nomme « le Val d'émeraude » en raison d'un changement de végétation assez net par rapport à la garrigue toute proche. Sur la route mouillée et bien sur un peu grasse, c’est un plaisir (hum!).

Château du Castellas
Les nuages restent d’un noir spectaculaire et le paysage sombre. Mais que c’est beau. ! Tout le long de la route, il y a des manoirs en position dominante.. Le plus remarquable est le Château du Castellas à Saint-Bonnet-de-Salendrinque. Il n’a cessé d’évoluer du début de sa construction jusqu’au XVIIeme siècle. D’abord construit pour assurer le contrôle du passage entre Saint Hyppolite du Fort et Anduze, a hébergé, par la suite des membres de la « noblesse de robe » avant d’être vendu comme bien national à la Révolution puis oublié jusqu’à ce qu’un propriétaire privé se lance dans une restauration à partir des années 80.


Nous passons à proximité de Lasalle. Un village très étiré qui domine la vallée.



La pluie reste fine et cesse une fois le col passé, elle cesse définitivement.


Saint Hippolyte du Fort
Le temps se levant, la descente sur Saint Hippolyte du Fort se fait sans encombre et nous y apprécions un bon café. C’est un très joli bourg. On dit qu’il constitue la porte des Cévennes au carrefour des pays de la vigne et de la châtaigne. Son nom vient du fort que fit construire Louis XIV, sur le modèle de ceux de Vauban, pour surveiller les activités des protestants. Le village compte de nombreuses fontaines qu’il convient de découvrir.


Nous y retrouvons le Vidourle, superbe petit fleuve qui arrose aussi Sommières, que nous avons visité ce matin.

Vidourle à St Hippolyte



En quittant Saint Hyppolite, nous prenons la D999 en direction de Nîmes jusqu’à Corqueyrac. Là nous obliquons à droite en direction de Pompignan par la D181. Une petite route fort agréable qui traverse la garrigue. Nous avons l’impression d’être seuls au monde. Cette sensation d’isolement revient souvent dans ces coins où il semble qu’il n’y ait pas âme qui vive. Mais elle est trompeuse, nous passons à côté de carrières bien actives qui émettent un beau nuage de poussière. La pierre de Pompignan est réputée dans la région depuis l’époque romaine pour les revêtements de sol car elle est très dure.



En arrivant sur Pompignan, on aperçoit les ruines du château de Mirabel sur la crète Saint Jean. Les restes de cette forteresse datent du XIIIeme siècle et ne sont pas visitables car dangereuses.




Nous montons vers la crête de Taillade. La route domine la plaine de Pompignan et le paysage est superbe. Au sommet, nous croisons la route des verriers que nous avons prise l’autre jour et nous continuons sur le causse , entourés de garrigue, avant que la route ne descende par des lacés bien serrés vers Valflaunès.









Église, St Pierre de Valflaunè
Nous sommes de retour dans l’Hérault. Au pied du mont Hortus et la vue sur le Pic Saint loup est imprenable. C’est à Valflaunes que se situe la grotte préhistorique d’Hortus


Cette grotte a, d’abord, abrité les hommes de Neandertal il y a 45.000 ans. Les études menées par les paléontologues montrent qu’elle a été occupée régulièrement à toutes les époques de la préhistoire.


L'histoire humaine de la grotte est évoquée au musée du Pic Saint-Loup situé aux Matelles.


A Valflaunes, on retiendra aussi la présence d’une église, St Pierre de Valflaunès, dantant du tournant entre le XIeme et le XIIeme siècle. De style roman, elle a la particularité d’être construite en pierres de tailles non appareillées.


Nous poursuivons notre balade vers St Mathieu de Tréviers. Sur la commune du village se dressent les ruines du château du Lébous. Un château préhistorique dont les plans n’ont rien à envier aux forteresses médiévales et qui est un cas unique dans le monde occidental. Il comporte en effet dix tours et ses murs sont à double parois….. Cependant il date de 2400 avant JC.. La particularité des tours rondes, qui ne sont apparues dans les fortifications médiévales qu’au XIIeme siècle, a été la source de nombreuses légendes.



Nous rejoignons, ensuite, la route de Castries où nous ferons une halte avant de rejoindre notre gite de Carnon pour un repos bien mérité.























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