Du rock débridé, des visuels aussi forts que la musique, un esprit
"fait-maison" et un singe : Shaka Ponk "n'a surtout voulu rien changer"
après son succès fulgurant, confie le groupe à l'AFP avant la sortie de
son nouvel album lundi.
Né en 2004, le groupe s'est fait un nom
par la seule force du bouche-à-oreille et de concerts aussi énergiques
que spectaculaires.
Tout s'est accéléré avec la parution en 2011 de leur troisième album "The geeks and the jerkin' socks".
La tournée qui a suivi a rassemblé près d'un million de spectateurs
en France, culminant avec un concert au Palais-Omnisports de Bercy, une
salle que peu d'artistes français peuvent se targuer de remplir.
Shaka Ponk a empoché deux Victoires de la musique, en 2013 pour le
meilleur spectacle de l'année, puis en 2014 pour le meilleur DVD centré
autour de ce concert à Bercy.
Mais peu après cette soirée triomphale, à laquelle participait leur
ami Bertrand Cantat, la tournée a dû brutalement s'arrêter : Frah le
chanteur, s'est rompu les ligaments du genou droit.
"On a eu une période un petit peu noire. La tournée ne devait pas
s'achever si tôt, on devait faire des dates en Angleterre avec Skunk
Anansie. On était dégoûté", confie à l'AFP Sam, la féline chanteuse de
Shaka Ponk.
"Comme on n'a pas l'habitude de rester sans rien faire, on a enchaîné
sur de la production, de la compo, des images... et tout ce qui sortait
était assez sombre", poursuit Ion, le batteur de Shaka Ponk.
"Puis on a fait un tout petit break, très rapide, et on est revenu
avec les idées changées, ce qui a donné une autre couleur",
raconte-t-il.
- 'Fidèle à notre philosophie'-
Du coup, Shaka Ponk s'est retrouvé avec deux albums en main : un "white", publié lundi, et un "black" qui sortira à l'automne.
"The White Pixel Ape", sous-titré "Smoking isolate to keep in shape", constitue donc un premier volet joyeux et lumineux.
Il voit le groupe élargir sa palette musicale.
La base est toujours un mélange de rock, de métal, de funk, d'électro
et de rap. Mais on y trouve aussi des moments plus calmes, des touches
de reggae, des airs de banjo et même des violons sur la première ballade
de Shaka Ponk "Heal me, kill me".
"On est resté fidèle à notre philosophie de ne pas se mettre de
barrière, de frontière. Ce côté un peu foufou, c'est aussi ce qui fait
Shaka Ponk", explique Ion.
Avec le succès, le groupe n'a "surtout voulu rien changer", dit-il.
Ni le processus d'écriture à six "un peu anarchique", ni les décisions
mises au vote, ni la volonté de tout faire eux-mêmes : graphisme, vidéo,
production...
"Ce sont nos erreurs qui font Shaka, nos maladresses graphiques et même musicales", note Sam.
L'image reste d'ailleurs centrale pour le groupe qui a conçu une
nouvelle scénographie pour la tournée avec un vrai décor en plus de leur
habituel écran, et plusieurs singes virtuels pour accompagner leur
mascotte Goz.
Il y a quelques semaines, les directeurs du Printemps de Bourges et
des Francofolies expliquaient à la presse que Shaka Ponk était -- avec
Stromae et Fauve -- l'une des locomotives d'une saison des festivals qui
s'annonce excellente.
Mais Ion et Sam avouent avoir du "mal à réaliser".
"Il y a sept ans, on jouait devant trois potes et deux inconnus et on
passait nos journées à essayer de faire marcher le logiciel pour avoir
le bon rendu avant le concert du soir", se souvient Ion.
"Aujourd'hui, on a exactement les mêmes journées, sauf que les
logiciels sont un peu plus évolués, qu'on a un peu plus de matos et
surtout que les salles sont pleines. À chaque fois, on continue à se
dire :+ mais qu'est-ce qu'ils f.. tous là ?+" s'amuse-t-il.
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