Photo Guillaume Ruoppolo
Certes, il n'y avait pas autant de monde que les soirées précédentes. Mais l'ambiance n'était pas tiède pour autant, hier soir, du côté du Dock des Suds. Au contraire, sous le chapiteau blanc, la Fiesta des Suds s'est invitée sur les terres brûlantes d'une Afrique qui bout.
En tout début de soirée, et sans doute trop tôt, Seun Kuti, le plus jeune fils de Fela, a en effet répandu le sang de l'afrobeat. Celui qu'il a hérité de son père et qu'il perpétue avec une étonnante maturité. À moins de 30 ans, il possède le phrasé emporté, le geste convulsif et l'éloquence de son père. Il ajoute à cela, son propre style, son propre combat. Solidité des cuivres, groove inimitable des percussions et voix envoûtantes d'Afrique, il était accompagné du légendaire Egypt80, le groupe de son illustre père dans lequel il a débuté. Quinze musiciens et choristes sur scène pour livrer quelque titres de Fela (Zombie) et de Seun comme Plant & Growet Mister Big Thief. A savoir de longues plages répétitives et entêtantes, caractéristiques de ce que l'homme considère comme la musique originelle de l'Afrique.
Le corps comme possédé, le public, parsemé mais fiévreux, est alors hypnotisé par cet homme torse nu qui ondule puis se convulse selon les assauts des saxophones et autres trombones. Le concert pourrait durer des heures. Il déborde légèrement sur le programme. Et c'est tant mieux.
À l'intérieur du Dock, dans la Salle des sucres, l'insolite formation True Live, formée pour beaucoup d'instruments à cordes, délivre déjà ses compositions classieuses et intéressantes. Tandis qu'au Cabaret, le Mexicain Celso Piña dynamite son accordéon et la cumbia traditionnelle. Caliente, si si.
Article de A.K. paru dans la Provence du 22 octobre 2011
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