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jeudi 18 janvier 2018

Le son caressant d’Hanna Paulsberg (Le Monde)

Hanna Paulsberg
Hanna Paulsberg




La saxophoniste norvégienne était en concert au festival Jazz à La Villette à Paris, dimanche 10 septembre.






 
Par Sylvain Siclier , Le Monde, le 11.09.2017

Grosse journée, dimanche 10 septembre, pour le festival Jazz à La Villette, organisé depuis le 31 août et jusqu’au 13 septembre dans les différentes salles du Parc de La Villette, à Paris, et quelques lieux proches. Une conférence, le matin, de Lionel Eskenazi, à propos et en présence du saxophoniste Archie Shepp, en même temps que le premier des deux concerts du Sacre du tympan ce jour-là – le second à 16 heures – pour le programme Jazz à La Villette For Kids (pour les enfants donc, mais aussi pour les parents).

Dans l’après-midi, tandis que le Sacre du tympan présente Cartoons, des musiques de séries d’animations et de jeux vidéos, justement très animées rythmiquement, avec des arrêts brusques, des relances, des virevoltes en tous genres, c’est, à la Salle des concerts, un voyage en musiques du monde et chant féminin avec Christine Salem, Fatoumata Diawara et Hindi Zahra. Et en soirée, la saxophoniste norvégienne Hanna Paulsberg, belle découverte en première partie de la chanteuse Dianne Reeves à La Grande Halle.

« Un disque de Stan Getz »

En présentant l’une de ses compositions, Hanna Paulsberg résume ce qui l’a amenée au jazz, l’a un temps constituée. « Mon père m’avait fait écouter un disque de Stan Getz quand j’avais 16 ans. J’ai trouvé que c’était la plus belle chose au monde. Alors j’ai commencé à jouer du saxophone, et pendant un temps, je me suis efforcée de l’imiter. C’était mon héros. Et puis je me suis trouvé d’autres héros, j’ai étudié la musique, le jazz. Et j’ai fini par composer ce morceau. » Elle en donne le titre, Bye Bye Stan Getz.

Hanna Paulsberg Concept - Ayumi




Une longue pièce, qui débute par ce velouté, ce grain, cette caresse par le son, cette attention de chaque instant à la mélodie venus de Getz. Puis, par petites touches, Hanna Paulsberg avance vers d’autres sources, l’emportement lyrique de John Coltrane, l’abstraction formelle de Wayne Shorter. Elle a aussi, on l’aura entendu un peu avant – Ayumi, extrait de son album Eastern Smiles (Odin Records/Outhere) –, cette manière de traduire en musique la sensation de l’espace, souvent présente chez nombre d’instrumentistes des pays scandinaves.

Elle termine ce concert avec son groupe Concept, par une pièce dansante, Catalan Boy, plutôt calypso. L’exactitude du son au saxophone, sa qualité vocale, sa musicalité s’y épanouissent. Au disque, elle pouvait sembler un peu sage, retenue. Là, Hanna Paulsberg laisse venir la musique, son instant présent.

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