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lundi 4 septembre 2017

L’automne jazz appartient aux femmes (Le Devoir)

Esperanza Spalding
Esperanza Spalding




Esperanza Spalding, Cécile McLorin Salvant et Lizz Wright trônent en têtes d’affiche









Une seule date à entourer sur le calendrier de la rentrée jazz ? Disons le 12 septembre prochain, alors que la contrebassiste et chanteuse américaine Esperanza Spalding entamera au matin un marathon de trois jours de composition et d’enregistrement, le tout en direct sur Internet. Une occasion — unique — d’assister à la création complète d’un album, par une artiste d’exception.

Dans une entrevue publiée fin juillet dans le New York Times, Mme Spalding expliquait vouloir tester ce concept pour… tenir sa maison de disques à l’écart du projet, en somme. « J’ai réussi à convaincre [Concord Music Group] de payer pour ça, et je leur en serai toujours reconnaissante, disait-elle. Mais ils ne pourront pas interférer avec ce qui se passera, parce que le disque sera fait au fur et à mesure » de l’expérience. Liberté !

Le projet durera exactement 77 heures — les chansons seront écrites et enregistrées à mesure — et l’album qui en découlera ne sortira qu’en vinyle et en CD, sans contrepartie numérique. Tirage total ? 7777 copies, pas plus, pas moins.

Au-delà de Spalding — certainement l’une des têtes d’affiche les plus populaires du jazz contemporain depuis l’obtention du Grammy de la « best new artist » en 2011 — cette rentrée jazz comporte encore une fois de grandes zones floues —, rien à déclarer, par exemple, chez Warner Music. Tour d’horizon autour de quelques noms-repères.



Cécile McLorin Salvant. 

Autre grand nom féminin à avoir émergé depuis le début de la décennie, la chanteuse Cécile McLorin Salvant publie le 29 septembre Dreams and Daggers, un album double enregistré principalement au Village Vanguard de New York en 2016. Sachant que c’est sur scène que l’Américano-Haïtienne aux racines françaises déploie le mieux son art si largement célébré, cela s’annonce comme un incontournable.

Lizz Wright.

 Dans sa critique de l’album Grace — qui sortira le 15 septembre — le site All About Jazz a accordé une note parfaite à Lizz Wright, grande voix du soul-jazz contemporain. Elle revisite ici ses racines sudistes : gospel, Bob Dylan et Nina Simone sont au menu. C’est l’excellent Joe Henry qui a réalisé le tout. Autre sortie dans la sphère vocale : l’intriguante Mélanie De Biasio, le 6 octobre.

Vijay Iyer. 

Le dernier Iyer est paru vendredi, 25 août, mais il fera jaser au fil de l’automne : quand le pianiste le plus acclamé de la profession propose du nouveau matériel, on l’écoute dans la durée. D’autant qu’Iyer — venu en solo à Montréal cet été — se présente ici avec son très explosif sextet. Far from Over est le titre de l’album, et ECM est la maison de disques.

Fred Hersch. 

Un doublé pour le grand pianiste : nouvel album en solo pour un maître du genre, Open Book, en vente le 8 septembre sur étiquette Palmetto Records. Et quatre jours plus tard, Hersch publie son autobiographie, Good Things Happen Slowly. Le titre ne manque pas d’acuité pour ce sidéen miraculé — il a été plongé dans le coma pendant deux mois il y a une dizaine d’années — qui profite aujourd’hui d’une immense reconnaissance longtemps attendue.





Guillaume Bourgault-Côté, Le devoir, 26 août 2017   

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