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samedi 19 août 2017

Beauty and The Beast : un duo décalé et détonant (Culturebox)




Quand Boris Vian rencontre le bluegrass, ça donne Beauty and the Beast, une sorte de Rita Mitsouko hillbilly, un Chapeau Melon et Bottes de Cuir bluesy. Le duo mêle habilement un country-folk mâtiné de swing avec des textes poétiques, surréalistes ou humoristiques, qui parlent tout simplement de la vie. Une tournée débute ce jeudi 15 juin pour lancer l'album "Something new" qui sort le 23 juin.



Beauty and the Beast. La Belle et la Bête, tout un programme.

La belle, c'est Roxane Arnal, à la fois chanteuse, musicienne, comédienne, photographe...tout ça à seulement 20 ans. La bête c'est Michel Ghuzel, de 36 ans son ainé, musicien expérimenté, érudit et pédagogue.
Il se rencontrent dans un stage de guitare en 2011 et se découvrent la passion pour les mêmes styles musicaux : le blues, la country, le western-swing...Très vite, les reprises de standards ne leur suffisent plus et ils se lancent dans les compositions, très influencées par les classiques, mais avec une singularité qui leur est propre : un mélange de fantaisie et de sujets graves, d'enthousiasme et de mélancolie.

Un album rafraichissant

Comment ne pas penser au duo Hat Fitz & Cara ? Une belle blonde et un vieux briscard, tous les deux multi-instrumentistes, un mélange des styles, une façon de jouer live (l'album a été enregistré en 1 semaine).
La première force de ces 2 compères vient d'abord d'une maitrise parfaite de quasiment tous les instruments nécessaires à leur musique : guitares, mandolines, ukulele, percussions, harmonica...




Mais ils ont su également dépasser la technique pour aboutir à un cocktail original et rafraichissant : chaque chanson a son univers bien particulier. Découvrez en avant-première plusieurs extraits de l'album "Something new" :

Le premier titre "I don't know" nous fait démarrer sur les chapeaux de roues, avec Jean-Jacques Milteau à l'harmonica qui évoque les "train songs" de l'ouest américain :

"From the cradle to the grave" est une magnifique folk-song aux superbes harmonies vocales, sans doute le plus beau morceau de l'album. Ils l'avaient déjà interprétée le 16 juillet 2015 au bord d'une voie de chemin de fer, à la petite ceinture de Paris :

On change radicalement de style. Si l'esprit de Boris Vian se fait sentir, c'est bien dans "chanson lunatique", douce rêverie mystérieuse et surréaliste. Un violon à la Grappelli et un charme surrané qui fait penser au "Voyage dans la lune" de George Méliès :




Le français fait d'ailleurs quasiment part égale avec l'anglais (5 chansons sur 11) : "Cousin", et sa guitare knopfleresque, évoque un drame familial des campagnes sur un rythme rapide bluegrass. "J'me casse" dessine une histoire d'amour bancale à la "je t'aime moi non plus", avec des "ouh" façon "close harmony". Et l'album se termine sur un texte qui, une nouvelle fois, évoque inévitablement Boris Vian : "On est bien quand on fait rien", ou une ode à la paresse et au farniente, sur un blues lent agrémenté d'un beau solo de guitare qui n'a rien à envier à Clapton et consorts.

Preuve de leur talent éclectique, le duo nous offre des incursions dans des styles variés : "Sad sad song" fait mentir son titre avec une musicalité joyeuse qui revêt des accents jazz New Orleans. "Sitting on the way", inspiré du film de Sean Penn "Into the wild", s'aventure quelque part entre la pop et le southern rock, avec sa guitare slide electrique :

Un concert de lancement de l'album est prévu le 15 juin au Zèbre de Belleville, puis d'autres dates suivent.

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