Voilà plus de deux ans. Oui plus de deux ans se sont écoulés depuis le dernier concert de Beth Hart auquel j'ai pu assister. C'était en juillet 2014 au théatre de Verdure de Gémenos. Avec tous les avantages et les inconvénients d'un tel cadre.
Davey Watson |
C'est peu dire que ce soir c'est avec des souvenirs envahissants dans mon petit crane que je pénètre dans la salle de spectacles du Pasino à Aix en Provence. Une ouvreuse fort polie m'indique la localisation approximative de ma place.
Davey Watson |
Oui, à Aix en Provence chacun rentre dans sa petite case bien sagement. Il n'y a pas de place pour laisser les amis ensemble qui n'ont pas eu le nez de réserver en une seule fois leur place. Par contre, on est pressé, très pressé de faire démarrer le spectacle. Peut être pour laisser plus de temps aux participants pour dépenser leur argent dans d'autres salles. C'est pour cela, qu'un bon quart d'heure avant l'horaire annoncé du début du concert, le noir se fait et l'artiste prévu pour exécuter la première partie démarre son show. Il est vraiment désagréable de devoir allumer son téléphone pour rechercher sa place Et la rumeur des gens qui s'interrogent sur la localisation de leur siège empêche les spectateurs déjà installés d'apprécier Davey Watson. quel manque de respect pour le public et pour l'artiste!
Malgré les circonstance, Davey Watson, seul sur scène arrive à capter l'attention en jouant un folk blues impérial. Cet illustre inconnu, pour moi, force mon respect par les qualités de sa musique et de sa voix.
Davey Watson - A Prayer For The Lonely
Davey Watson |
Il faut dire que le garçon semble avoir de la bouteille. Il n'est pas un oisillon tombé du nid dans une salle de spectacle. Après une petite recherche bibliographique, j'ai appris que l'artiste est originaire de Belfast (Irlande du Nord). Il a fait ses débuts, à la fin des années 70, en accompagnant des gens comme Phil Linnot (Thin Lizzy), Bob Geldof ( Boomtown Rats et live aids), Hazel O’Connor ou encore Madonna (personne n'est parfait).
Après une demi heure qui aurait pu être plus agréable s'il n'avait pas fallut que je me lève pour laisser passer les spectateurs arrivés après moi, Davey Watson se retire. Et là l'impatience et les interrogations montent en moi. Beth Hart sera t'elle à la hauteur du spectacle qu'elle avait donné il y a deux ans à Gémenos?
Beth Hart |
Son album "Better than home" publié en 2015 m'avait déçu. J'avais trouvé une dérive vers la pop guimauve que l'on entend trop souvent. Un album à l'opposé du caractère flamboyant de l'artiste.
Le spectacle démarre avec les premières notes des musiciens et , surprise, Beth Hart entre dans la salle juste à coté de moi.Elle attaque avec "I love you than you ever know" de Donny Hathaway. Elle descend les escaliers majestueusement. Sa voix chaude et grave empli la salle et je reste coi. Les musiciens suivent plus qu'ils ne soutiennent la chanteuse. Quand arrive le solo de guitare, je suis un peu déçu. Mais il est vrai que la version que j'ai le plus écouté est celle du duo Joe Bonamassa / Beth Hart. Jon Nichols ne peut soutenir la comparaison.
Jon Nichols |
En 2014 je n'avais pas eu cette impression. La formation est identique: Jon Nichols (guitare), Bob Marinelli (basse) et Bill Ransom (batterie). L'absence de PJ Barth qui officiait aussi à la guitare se fait ressentir.
Elle enchaine rapidement avec "Seesaw" (Aretha Franklin) chanson titre de son second album en collaboration avec Joe Bonamassa. Décidément le fantôme du guitariste américain hante la set list. Beth Hart a un entrain à soulever la salle. C'est vraiment dommage de devoir rester assis.
La présentation de son nouvel album commence avec l'interprétation de "Baby Shot Me Down". elle garde cette dynamique qui soulève le public. Et la salle ondule au rythme de la chanson. A elle seule elle tient la salle. quel charisme!
S'ensuit une séquence où elle s'installe au piano. Un moment plus intimiste où elle enchaine "baddest blues" une chanson qui me fait toujours fondre puis "I'll take care of you" (Brook Benton) ... histoire de m'achever. Cette dernière chanson est issue de la première collaboration avec Joe Bonamassa, "Don't Explain" publié en 2011. Là encore la différence de niveau entre les musiciens me racle l'oreille.
Beth Hart |
S'ensuivent des morceaux plus dynamiques comme "Lay me down" ou "One eyed chicken" et la salle s'échauffe à nouveau.
Au plus la musique et le texte sont fort, au plus la présence de Beth Hart s'affirme. L'interprétation de "Love is a lie" extrait de son dernier album en est représentative.
Au fil des chansons, celles qui représentent la colonne vertébrale apparaissent toujours pour le plus grand bonheur de l'auditoire: "Caught out the rain" en est un bon exemple.
Bob Marinelli |
Bill Ransom |
Elle sait partager avec son public l'histoire de ses chansons qui ont souvent un côté autobiographique. en introduisant ansi ces chansons, elle crée un lien que l'auditeur peut tenir pour presque personnel
Par exemple, avec "You Belong to me", elle évoque le vide laissé par un père qui a abandonné sa famille. Avec les conséquences sur les enfants et leur rapport à la drogue. si Beth hart a pu en réchapper, çà n'a pas été le cas de sa sœur partie trop jeune. "Sister Heroïne" lui rend hommage. Elle dédia une superbe chanson à sa mère: "Mama this one´s for you".
Cette dernière chanson finira le set. Avant le rappel.
Rappel majestueux qui commença par un magistral hommage à Tina Turner avec l'interprétation de "Netbush City Limit" et se termina par une magistrale démonstration à capella.
Cette dernière nous montré que Beth Hart pouvait se passer d'accompagnement pour donner vie aux textes qu'elle interprète.
Beth Hart reste une interprète sublime à la sensibilité exacerbée. si je reste mitigé par rapport à son groupe qui la suivait plutôt qu'il ne l'accompagnait, la chanteuse forte de sa personnalité et de sa voix a su nous faire passer un bon moment.
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