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mercredi 7 septembre 2016

Yvan Le Bolloc'h: «La musique, comme les mobs, ça marche au mélange» (Le Figaro)



INTERVIEW - L'artiste et comédien brestois repart sur les chemins avec son groupe de rumba flamenca. Il fait étape le 6 mai à Quiberon en Bretagne pour lancer son deuxième Breizh Tour et son nouveau spectacle « Faut pas rester là ».
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Dandy de grands chemins, humoriste et comédien, artiste jusqu'au bout des ongles,Yvan Le Bolloc'h trace son sillon avec passion et polyvalence. Surtout connu pour son personnage surnommé JC dans Caméra Café, l'homme possède plusieurs cordes à son arc. Ancien chroniqueur chez Europe 1, musicien confirmé et fan de rythme manouche, l'humoriste s'apprête à entamer la tournée bretonne de son one-man-show musical, Faut pas rester là! Un spectacle drôle rythmé par les morceaux de son dernier album, La Manoucherie royale.

Parce que Yvan Le Bolloc'h est avant tout un homme de scène pour qui le spectacle, c'est «faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.» Rencontre.

LE FIGARO - Le dernier épisode de Caméra Café était diffusé il y a presque treize ans. Vous arrive-t-il d'être nostalgique de cette époque?

YVAN LE BOLLOC'H
- Cela a été une aventure formidable de trois ans et demi. Et pour tout vous dire, je connaissais mieux les traits fins et déliés de Bruno Solo (son partenaire dans la série) que ceux de ma femme. Ce fut un travail réjouissant. L'écriture du format a eu toute son importance. L'idée était celle du concept de la machine à café où se côtoyaient des syndicalistes et un patron très sourcilleux. Avec beaucoup d'humour. Aujourd'hui, je peux dire que je suis très fier du travail accompli.

L'aventure prend donc fin en 2003. Arrive alors le moment de se consacrer à autre chose...


Après ce travail herculéen, j'ai travaillé pour Europe 1. Et j'ai eu la chance d'interviewer les Gipsy Kings. Je leur ai demandé de jouer en live pour moi. Ce qu'ils ont fait. J'étais en lévitation. Leur musique est imprégnée de fougue, de mélancolie et du désespoir que l'on retrouve chez les peuples stigmatisés depuis des siècles. Ça a été le début de quelque chose de nouveau pour moi. J'ai réveillé une passion restée secrète pendant longtemps. Je me suis dit que je voulais jouer de la guitare comme les Gipsy Kings. Mais personne ne voulait m'expliquer leur secret. C'est finalement Jean-Philippe Brutman qui m'a donné ma première leçon de rumba flamenca après Caméra Café. J'ai pris une année sabbatique rien que pour apprendre à jouer. Je m'entraînais 4 à 6 heures par jour. Il faut qu'au début, j'avais des doigts souples comme des rayons de roues de vélos...

Finalement, comment avez-vous rencontré les gitans, qui sont devenus comme des frères pour vous?


Bizarrement, cela s'est passé sur le tournage d'un film de Jean-Pierre Mocky à Agdes. Pour la première fois, j'ai pu faire la démonstration de mes petits talents à la guitare devant des gitans lors d'une émission de radio locale. C'est à cette occasion que l'un d'eux m'a dit: «Dis, tu fais quoi ce soir?» Je ne lui ai pas dit que j'allais bêtement rentrer à l'hôtel pour m'ennuyer à cent sous de l'heure devant la télé... Une grosse Mercedes est venu me prendre et nous sommes partis en fiesta durant toute la nuit. Là, je me suis dis que c'était ça que je voulais faire. Je touchais du doigt mon rêve. Petit à petit, j'ai été adoubé par le peuple gitan. J'ai épousé son style de vie, sa liberté.

Aujourd'hui, vous entamez la tournée de votre nouveau spectacle, Faut pas rester là! Un show pétri de culture gitane...

Le spectacle est nourri de cette culture gitane. Je l'ai conçu comme une errance musicale, une ballade joyeuse et une ode à la liberté, si chère aux gens du voyage. C'est aussi une manière pour moi de défendre leur musique. On ne déconne pas avec la musique gitane. C'est la suite logique de mon parcours. Nous commençons le 6 mai à Quiberon. C'est mon deuxième Breizh Tour. En tant que Brestois, je me devais de réserver la primeure de «Faut pas rester là», à la Bretagne.

Comment cela se présente sur scène?


Hé bien, le chanteur de mon groupe est absent. Il refait la salle de bains du maire. Gros pépin... Alors une sorte de Bernardo, qui rappelle le serviteur muet de Zorro, arrive sur scène, et explique tant bien que mal au public, grâce à une gestuelle qui rappelle le langage des signes, que le spectacle ne va pas avoir lieu. Voilà une des significations du titre du spectacle: «Faut pas rester là!» Et puis, j'entre en scène avec un seul souci: trouver un chanteur. Je vais me transformer en une sorte de DRH qui tente de recruter un chanteur pour le groupe, avec des méthodes plus ou moins orthodoxes.

Concrètement, qu'y a-t-il dans le spectacle, des sketches ou de la musique?

Les deux mon général! Nous mélangeons deux disciplines: musique et comédie. Les musiciens sont intégrés au jeu. Le spectacle est un subtil mélange de douce déconne et de rumba flamenca. Je me suis servi de mes propres souvenirs pour concevoir la trame du spectacle. Et comme le groupe existe depuis dix ans, ça fait beaucoup de souvenirs... Par le biais de ce show, je raconte un peu ma vie, mon enfance en Bretagne, mes souvenirs de la Fête de l'Huma, le Dakkar, ou encore la fois où nous nous sommes produits à Dahkla au Maroc... Tout cela est un joyeux mélange. Car comme je le dis souvent, ma musique, c'est comme les mobylettes, ça marche au mélange! (rires)

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