Pages

jeudi 26 février 2015

Joanne Shaw Taylor: Dirty Truth

J’attendais Joanne Shaw Taylor au tournant. Après un superbe album en concert, est ce que la jeune guitariste allait pouvoir se renouveler ?

A la première écoute, je sens qu’elle a mis une passion bouillonnante de force et de conviction dans cet enregistrement. La timide jeune fille est devenue une femme avec beaucoup de puissance et une belle présence.

Joanne Shaw Taylor n’a jamais composé de musique bien compliquée. Cet album montre son désir de revenir à un son plus élémentaire que « Almost always never » publié en 2012. Un album semble bien lisse à comparer avec ce nouvel opus. Nous y trouvons un ensemble de chansons qui, tout en restant dans un style dépouillé, passent d’une ambiance destructrice au battement délicat d’un cœur brisé.


Effectivement, cet album a été enregistré, comme les deux premiers dans le Tenessee avec le producteur Jim Gaines. Ce dernier a su, de nouveau, mettre en avant tout ce qui fait l’énergie et l’originalité du blues de Joanne Shaw Taylor.




Développer son propre son dans la musique blues est difficile Le genre est exploré par les musiciens depuis très longtemps. Mais pour le coup, Joanne Shaw Taylor injecte une dose de venin et de puissance émotionnelle dans ce format devenu un classique. De sa base blues, elle a su mettre les voiles et tracer son cap vers des territoires plus durs et lourds.

Un exemple : « Mud honey » raconte l’histoire sombre d’un gangster sinistre sur des rythmes endiablés parsemés d’inflexibles solos.




Cette netteté lyrique est répandue partout. Mais Joanne Shaw Taylor pourrait parfois s’exprimer plus clairement. Ses histoires possèdent une profondeur crédible et une grande sincérité. Les  grooves funky de « Wrecking Ball » ou « Struck Down » aux rythmes troubles, par exemple expriment, la douleur chronique avec une franchise nette.

Les fans des mélodies terreuses de Joanne Shaw Taylor sont au festin. « Wicked Soul » séduit par la voix séduisante et expressive tandis que « Like a fool » est lumineuse. La dextérité de son picking sur « Feels like home » donne un final exaltant.

« Shiver and sigh » est incontestablement le bijou de l’album. Cette chanson est envoutante. Soutenue par les pulsions sombres de la basse, la voix de Joanne Shaw Taylor est hypnotisante.

L'aspect le plus agréable de «The Dirty Truth» est la force de l'écriture. Il n’y a aucune surcharge inutile. Le jeu de guitare est toujours astucieux et colle parfaitement à la saveur de chaque chanson.

Cet album rassemble beaucoup de qualités Il sublime l’expression des six cordes au service du blues et de ses dérivés plus explosifs. On ne s’ennuie pas une seule seconde.

Vous me direz que ce petit article est hagiographique. Peut être... Mais écoutez l'album, allez voir Joanne Shaw Taylor en concert, et vous m'en direz des nouvelles.




  Guitare basse – Dave Smith
  Batterie – Steve Potts
  Chant et guitare – Joanne Shaw Taylor
  Claviers – Rick Steff
  
  Producteur – Jim Gaines
   

 Titre                             Auteur/ Compositeur    durée

Mud, Honey                      Joanne Shaw Taylor    4:28  
   
The Dirty Truth                  Joanne Shaw Taylor    3:16   

Wicked Soul                     Joanne Shaw Taylor    4:19   

Fool In Love                     Joanne Shaw Taylor    4:04   

Wrecking Ball                   Joanne Shaw Taylor    3:32

Tried, Tested  True        Joanne Shaw Taylor    5:00

Outlaw Angel                   Joanne Shaw Taylor    4:22   

Shiver and Sigh                Joanne Shaw Taylor    5:08   

Struck Down                   Joanne Shaw Taylor    4:28   

Feels Like Home             Joanne Shaw Taylor    3:19





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire