Théo Lawrence se rêve en musicien noir américain du sud des Etats-Unis. Né blanc, franco-canadien, il vit dans le sud de Paris. Au sein du groupe Velvet Veins, il puise à la source du blues, du folk et de la country, au cœur du Delta du Mississippi jusqu'en Arizona. « Ces territoires alimentent notre musique et nos textes. C'est plus de l'ordre de l'imaginaire que du concret », explique le chanteur, guitariste et auteur-compositeur de 19 ans.
Velvet Veins a fait ses débuts en 2012 sur la scène rock parisienne. Son nom n'est ni un hommage au Velvet Underground de Lou Reed, ni une référence à la drogue (les veines). Il sonne bien. Le quartette a écumé les petites salles rock réputées (Gibus, Bus Palladium, La Boule noire…), ouvert pour Jonathan Wilson au Trabendo en 2013 et se produira sur la scène Ile-de-France de Rock en Seine, vendredi 22 août, à 20 heures. Leur premier festival.
Cheveux longs, bagues aux doigts, chemises à pois, et paires de boots chinées dans les friperies spécialisées, les Velvet Veins cultivent leur image autant qu'ils travaillent leur son. « On s'échange les bonnes adresses comme on se partage de la musique », confie le bassiste Olivier Viscat.
UN PREMIER DISQUE DE CINQ TITRES
Le groupe a enregistré son premier disque, un recueil de cinq compositions, en quatre jours au studio Melodium, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), où Felix Béguin, le guitariste soliste, travaille depuis quelques temps. Intitulé Bound to Pretend (« destiné à faire semblant »), l'un des titres de cet EP (Extended Play), il a été financé en faisant appel à la participation du public sur le site Kiss Kiss Bank Bank et en investissant une partie des cachets. La sortie, après une avant-première à Rock en Seine sur le stand du magasin de disques Fargo, est annoncée le 25 août sur la page Facebook du groupe.
Laurent Bachet, un ancien journaliste sur Le Mouv', la station de radio « jeunes » du groupe public Radio France, est devenu manager de ceux qu'il qualifie de « maniaques du son ». A Melodium, Velvet Veins a trouvé un temple du matériel rare en accord avec ses inspirations. « On a dû utiliser le logiciel Pro Tools, mais on a essayé de s'en servir comme si c'était de la bande, avec un maximum de prises live, pour garder la musique vivante, chaude et sensuelle », racontent Théo Lawrence et Olivier Viscat.
Le groupe déclare qu'il n'est pas qu'ancré dans les sources musicales du Delta et visite aussi d'autres territoires, comme le funk ou le psychédélisme, amours du batteur Jeremy Norris. Après Rock en Seine, leur désir pour l'avenir : se confronter un jour à une audience américaine.
Robin Braquet Le Monde du 22 août 2014
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