Il a été l’initiateur de la word music, décloisonnant la musique Africaine en faisant découvrir sa diversité. Manu Dibango sera au festival Sun Art pour clôturer, à l’Enclos de la Charité, une édition qui a mis l’accent sur l’influence de l’Afrique dans le monde musical. Il aura consacré six décennies de sa vie à la musique et n’a rien perdu de sa fougue et de son franc parlé.
Êtes-vous heureux d’être invité à ce festival ?
J’ai la chance d’avoir un téléphone qui sonne encore, ce n’est pas le cas de tous les musiciens, alors être invité c’est toujours un plaisir. Je viens pour la première fois à ce festival que je ne connaissais pas jusque-là mais qui a une belle programmation, que j’aurai l’honneur de clôturer.
Vous avez consacré 60 ans de votre vie à la musique elle vous inspire encore ?
La retraite n’est pas pour demain, j’ai encore de l’énergie pour jouer et je laisse la pêche à la ligne aux pêcheurs. La musique a été toute ma vie, c’est elle qui m’a guidé, qui m’a permis d’exister comment pourrait-elle cesser de m’inspirer ? Il suffit de jouer un morceau différemment pour qu’il vous apparaisse à nouveau frais, et il y a les rencontres qui sont toujours des moments d’inspiration vivifiante. Le jour où la musique ne m’inspirera plus ce sera un peu la fin.
Quel lien gardez-vous avec le Cameroun ?
Je ne me suis jamais coupé de mon pays, c’est là-bas que je suis né et que j’ai connu mes premières émotions, j’y retourne régulièrement et vu que je ne fais pas de politique, je suis le bienvenu partout où je vais. Je suis un musicien avant tout et c’est à travers ma musique que je communique au Cameroun je parraine beaucoup d’actions et je suis heureux de pouvoir donner un coup de main à ceux qui se donnent du mal.
Vous êtes devenu une référence pour la jeunesse quel regard avez-vous sur cette génération ?
J’ai un regard bienveillant et admiratif, ils ont eu plus de facilité que moi car des portes avaient été ouvertes. À mon époque, un noir faisait du tam-tam et avait bien du mal à se faire reconnaître autrement, mais les choses ont changé et la musique Africain s’est affirmée prouvant sa diversité et la jeune génération s’en est emparée avec talent.
La région vous est-elle familière ?
J’apprécie toutes les régions de France, après un concert j’aime me promener en voiture dans le silence d’une ville et la découvrir déserte. Mais venir dans le Sud en été avec les cigales qui chantent c’est évidemment un plaisir que je ne peux pas bouder.
Programme complet : www.festivalsunart.com
Par Céline ZUG | Publié le 23/07/2014 à 06:04 dans Vaucluse Matin
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