Point d’orgue musical de cette édition de la Fête de
l’Humanité, le concert de Patti Smith a fait l’unanimité dans le public
sous le charme de la poésie distillée par la marraine du punk.
La star, qui a accordé récemment plusieurs entretiens à l’Humanité,
n’a souhaité parler à personne avant ou après son concert pour mieux se
concentrer. Mais loin de rester terrée dans sa loge, elle s’est un peu
baladée derrière la Grande Scène avant d’y monter. Après l’électro-swing
cadencé de Parov Stelar, place à la poésie Beat et aux guitares, tantôt
folk ou électriques.
Because the night, Gloria, Banga, Ghost Dance, Maria,
la songwriter enchaîne
les morceaux d’anthologie des années 1970 à
2012, en les présentant à chaque fois par quelques mots. Hommage tendre à
l’actrice Maria Schneider et à Robert Mapplethorpe, célébration du
« poète qui lutte en chacun d’entre nous », invitation à se battre pour
la liberté et l’égalité, invocation spirituelle de «Mother Nature» et
critique de l’argent-roi, tout y est. La voix est toujours aussi
puissante, tantôt de velours tantôt éraillée. La cohésion, ou plutôt
communion avec les musiciens est tout aussi réussie qu’avec le public,
qui brandit dans les premiers rangs ses recueils de poésie et récite par
cœur le moindre de ses vers. Chose de plus en plus rare dans les
festivals où les concerts sont souvent formatés, elle accorde un rappel
après une bonne heure et demi de spectacle de pure magie, clos sur son
poing levé "People rule!". Hier soir, l’icône engagée qui ne cache pas
son amour pour Paris a bel et bien prouvé qu’elle était toujours aussi
moderne et sa musique d’actualité.
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