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dimanche 24 octobre 2010

Wayne Shorter à la Fiesta ou le saxophone en liberté

Le Dock des Suds sous le charme de la musique improvisée

On a déjà vu plus sudiste et plus festif que Wayne Shorter à la Fiesta des Suds. Mais rarement concert d'une si haute tenue. Légende du saxophone, compagnon de route de Miles Davis, cofondateur du mythique Weather Report, Wayne Shorter, virtuose, compositeur et improvisateur, est un musicien qui compte. À 77 ans, c'est une espèce de trésor vivant du jazz.

Un de ceux qui ont repris la musique noire là où John Coltrane l'avait laissée: sur le chemin de l'atonalité la rapprochant de la musique contemporaine européenne. Rompant avec le fameux triptyque, "exposition du thème-improvisation-reprise du thème", Wayne Shorter organise ses compositions-improvisations en alternant mouvements lents et rapides, comme de longues sonates. Un morceau peut durer un quart d'heure ou deux minutes, en enchaînant les tempos et les ruptures.

Lui-même passant du ténor au soprano. C'est extrêmement virtuose mais sans ostentation. Miles Davis disait de lui: "Wayneest toujours curieux de jouer avec les règles musicales. Et, si elles ne fonctionnent pas, il les brise ! Mais toujours avec une musicalité unique". Expérimentation, invention, musicalité, c'était aussi la marque des trois musiciens qui l'accompagnaient hier: le pianiste Danilo Perez, le contrebassiste John Patitucci et le batteur Brian Blade. Un mot pour dire tout le bien que l'on pense de Shashird Lao, trio protéiforme mélangeant jazz et hip hop, trombone et voix, percus corporelles et human beat box. Il sont sûrement à suivre.

Jacques COROT La Provence du 22 octobre 2010

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